Un week-end entre potes, une piscine, du beau temps... Que demander de plus? Des orages? Ils sont annoncés, mais de prime abord, je ne voyais pas vraiment la région d'Houffalize, où nous nous trouvions, être en première ligne. Qu'à cela ne tienne...
20h30, le barbecue est achevé depuis quelques minutes que déjà le tonnerre gronde vers Bastogne. Mon attention se déporte progressivement de la partie de pétanque "digestive" vers l'amoncellement de nuages bien sombres vers le sud, d'autant plus que les grondements deviennent insistants.
Au final, je me décide à monter sur les hauteurs d'Houffalize où j'avais repéré une zone relativement dégagée, ce qui ne court pas les rues en Ardenne. L'orage n'est déjà plus qu'à quelques kilomètres, et ça a l'air d'être tout sauf une mise en bouche. On saute directement au plat principal.
Cette cellule bien dense engloutit rapidement mon point de vue, déversant une pluie forte tandis que les intranuageux illuminent le ciel à un rythme soutenu. Cela ne dure cependant pas longtemps, et après une brève volée de grêle (l'affaire de dix secondes), l'orage s'éloigne déjà vers le nord-ouest. Pour autant, une seconde cellule se trouve sur son arrière, et évite de peu Houffalize:
Elle a à peine le temps de passer qu'un troisième orage se présente d'où est venu le premier, au sud-sud-est. Pour autant, sa présentation d'entrée n'a pas vraiment bonne mine. Mais l'habit ne fait pas le moine...
Ce que j'ignore alors, c'est que ce nouveau rideau marque le flanc d'un puissant orage qui remonte sur la frontière avec le Grand-Duché, en prenant des caractéristiques supercellulaires. Il semble y avoir eu une rotation durable derrière cette masse, d'après les Dopplers... Doté d'une activité électrique forte, ce flanc ne fait pas semblant quand il concerne mon point de vue. On est à la limite de la rafale descendante, avec des pointes de vent bien senties:
Il s'en suit une nouvelle chute de grêle, mais cette fois bien plus consistante, avec des billes de glace d'environ 1 cm de diamètre qui rebondissent sur le sol.
Une fois le grabuge passé, je prends pleinement conscience de l'activité électrique de ce mastodonte qui prend la route de Saint-Vith et de Malmedy. Des internuageux jaillissent au choix des tours cumuliformes satellites, soit carrément de l'enclume:
Ou, de temps à autre, un coup de foudre bien puissant survient, comme ici (il tombe "à gauche" des épis de hautes herbes):