vendredi 6 janvier 2017

Evénements 2017

Janvier

Le 6 janvier est une journée glaciale. Au matin, les minimales plongent sous -10 en Ardenne, avec jusqu'à -16,7°C à Elsenborn. Au sud du sillon Sambre-et-Meuse, les températures se maintiennent généralement sous 0°C toute la journée.

Le 7 janvier, un épisode de pluies verglaçantes assez conséquent se produit et pose pas mal de problèmes sur les routes. 

Les rues d'Ougrée, près de Liège, prises par le verglas l'après-midi du 7 janvier (auteur: Le Chroniqueur météo).

Le 12 janvier dès la fin de l'après-midi, il neige dans les Hautes-Fagnes, puis sur l'est de l'Ardenne. En cours de nuit suivante, une dépression nommée Egon passe en se creusant sur la Belgique, donnant des rafales de 94 km/h à Humain et de 97 km/h à Dourbes. C'est moins qu'une bande de territoire allant de la Normandie au nord-est de la France qui subit une forte tempête. Les rafales atteignent notamment 146 km/h à Dieppe, 134 km/h à Albert-Bray (frontière sud du Pas-de-Calais) et 125 km/h à Saulces (département des Ardennes).

Progression de la tempête Egon dans l'après-midi du 12 et la nuit suivante (source: Meteo France).

Juste à l'arrière de la dépression, de l'air froid s'engouffre en altitude et entraîne le changement de la pluie en neige sur la plupart des régions. Au matin du 13, on relève quelques centimètres de neige du côté de Charleroi, et jusqu'à une dizaine de centimètres dans certains coins du Condroz. En Ardenne, la couche est plus importante, avec jusqu'à une vingtaine de centimètres dans les Hautes-Fagnes. Les conditions de circulation sont parfois rendues très difficiles à l'heure de pointe matinale.

Ougrée sous 4 à 5 cm de neige à l'aube du 13 janvier (auteur: Le Chroniqueur météo).

De nouvelles averses se produisent dans la journée et en soirée, à la faveur d'un creux d'altitude suivi d'un front occlus, avec de la neige tenant durablement au-dessus de 350-400 mètres. Plus bas, l'accumulation n'est que temporaire, mais suffisante pour provoquer quelques embarras de circulation en début de soirée dans la région de Charleroi notamment. On observe à nouveau une situation similaire le 14 janvier. En soirée, de nouvelles averses modérées provoquent quelques embarras de circulation. 

Les environs de Berinzenne (hauteurs de Spa) sous une grosse vingtaine de centimètres de neige le 14 janvier (auteur: Le Chroniqueur météo).

Le 15 janvier, il tombe encore un peu de neige sous forme de faibles averses ça et là, mais bien moins que les jours précédents. Les quantités accumulées deviennent remarquables en haute Ardenne, avec une cinquantaine de centimètres de neige dans les Hautes Fagnes et 40 à 45 cm de neige du côté de la Baraque de Fraiture par exemple.

A partir du 17 janvier, l'ensemble de nos régions (et de manière générale l'Europe occidentale) connait une période froide qui va durer jusqu'au 28 janvier. Des minimas parfois très bas sont observés en Haute Belgique, tandis que les maximales restent certains jours plusieurs degrés sous 0. Ci-dessous, voici un petit récapitulatif des températures relevées dans quelques stations.

Source: Ogimet

Coucher de soleil sur la Baraque Michel enneigée le 17 janvier (auteur: Le Chroniqueur météo).

Février

Le 23 février, la dépression Thomas (ou Doris pour les Anglais) se creuse sur les Iles britanniques puis la mer du Nord. Dans l'après-midi, elle donne un épisode de coup de vent à tempête sur la Belgique. Deux personnes décèdent en province de Liège. Les rafales atteignent 105 km/h à Ostende, 101 km/h à Deurne, 97 km/h à Gosselies, 94 km/h à Bierset et à Zaventem.

La tempête Thomas en début de soirée du 23 février (source: IRM).

Le 27 février, un front froid orageux traverse nos régions du sud-ouest au nord-est dans l'après-midi. Les orages, organisés en une ligne de grains, sont généralement modérés, localement forts (notamment sur le sud du pays). Ils présentent de fortes bourrasques, du grésil ou de la neige roulée, ainsi qu'une activité électrique notoire pour une fin février.

 Coup de foudre dans la région de Sars-la-Buissière l'après-midi du 27 février (auteur: Le Chroniqueur météo).

Mars

Le mois est très doux (température moyenne très exceptionnellement élevée), notamment en dernière décade.

Avril

A l'inverse, avril est frais, mais surtout déficitaire en quantité de précipitations. Le 20 avril au matin, on note une température minimale remarquable de -8,9°C à Elsenborn.

Mai

Le 12 mai, des orages se produisent dans une traîne douce. Une première série d'orages concerne l'est du Hainaut et le centre du Brabant wallon en fin d'après-midi. En début de soirée, de nouveaux orages, plus faibles, éclatent sporadiquement sur l'Entre-Sambre-et-Meuse puis le sud-est de la province de Namur, et enfin la région de Liège en fin de soirée.

Ensemble de deux cellules orageuses évoluant sur le Brabant wallon en fin d'après-midi du 12 mai (auteur: Le Chroniqueur météo).

A la fin mai, le bilan statistique des derniers mois pose question à propos du déficit pluviométrique qui s'accentue, menant possiblement nos régions vers une situation de sécheresse à court terme.

27-28-29 mai: chaleur orageuse

La toute fin du mois voit survenir un coup de chaleur peu commun pour cette époque de l'année, à la faveur d'un flux de sud-ouest d'origine tropicale. Le 27 mai, on relève les maximales suivantes: 31,1°C à Uccle, 30,9°C à Gosselies, 31,3°C à Bierset et 33,3°C à Kleine-Brogel. En fin d'après-midi et en soirée, des orages peu mobiles éclatent ça et là, certains sont assez actifs électriquement parlant et accompagné de grêle, notamment du côté de Gembloux.

 Orage particulièrement actif sévissant dans la région de Gembloux en fin d'après-midi du 27 mai (auteur: Belgorage).

A l'aube du 28 mai, de nouveaux orages se développent, d'abord sur l'Entre-Sambre-et-Meuse, puis sur la Famenne et enfin au-dessus du Condroz jusqu'au Pays de Herve. Certaines cellules sont très électriques et accompagnées de grêle, notamment dans la région de Ciney mais aussi à Seraing où il tombe des grêlons de 1 à 2 cm de diamètre peu avant 8h00. Quelques foyers éclatent plus sporadiquement sur le Hainaut et les Brabants. L'activité orageuse s'estompe partout vers 10h00.

 Activité électrique relevée entre le 27 mai minuit et le 28 mai midi. Les impacts en rouge montrent une dégradation survenue le 27 mai au matin, ceux en orange, les orages de l'après-midi/soirée et en jaune les orages du matin du 28 (source: lightningmaps).

L'après-midi du 28 mai est un peu moins chaude que la veille en raison des orages ayant éclaté en matinée. Toutefois, l'air reste lourd, et l'est de la Belgique connaît de nouveaux orages, parfois forts, comme sur la région de Malmedy où de la grêle est signalée. La nuit suivante, un MCS concerne les côtes belges.

Le 29 mai, l'air est tropical pour la saison. Après une nuit où les minimales se sont pas descendues en-dessous de 20,1°C à Bierset et à Gosselies (exceptionnel), l'après-midi est caniculaire avec 30,5°C à Uccle, 31,0°C à Gosselies, 31,1°C à Bierset et 32,8°C à Kleine-Brogel. Des orages durables éclatent à nouveau sur l'est de la province de Liège en deuxième partie d'après-midi, présentant un caractère fort.

Orage sur l'est de la province de Liège, vu depuis Somme-Leuze (auteur: Info Meteo).

En début de soirée, quelques foyers sont observés dans le Hainaut, puis la région entre Charleroi et Namur voit se développer brutalement un fort orage multicellulaire. L'ensemble concerne une région allant de la Basse Sambre à l'est du Brabant wallon pendant une heure et demi, donnant jusqu'à un éclair toutes les 2 à 3 secondes et des chutes de grêle parfois conséquentes, notamment du côté de Jemeppe-sur-Sambre et d'Eghezée.

Fort orage éclatant sur l'est du Brabant wallon après avoir concerné l'ouest et le nord de la province de Namur (auteur: Le Chroniqueur météo).

Malgré ce caractère localement fort, peu d'embarras sont signalés.

Activité électrique observée le 29 mai. Les impacts les plus récents (soirée, sont en jaune), les plus vieux (nuit précédente) sont en rouge (source: Lightningmaps).

 
Juin

L'après-midi du 15 juin, de forts orages éclatent surtout sur les provinces de Liège et de Luxembourg. Un premier orage très actif concerne une bande allant de Durbuy à Malmedy, puis une ligne d'orages se créée à l'arrière de la Famenne au Pays de Herve (et jusqu'à Dusseldorf côté allemand) avant de balayer l'est de la Belgique. L'activité électrique est par moments très intense, et de la grêle est signalée dans le Pays de Herve et sur l'est de l'Ardenne.

Activité électrique observée l'après-midi du 15 juin (source: Lightningmaps).

 Grêlons récoltés à Harre (Werbomont) (auteur: M. Burette).

19 au 22 juin - Canicule

Les jours suivants, une canicule se développe, et culmine le 22 juin avec des maximales au-dessus de 35°C dans l'est du pays. Cette période remplit pleinement les critères d'une vague de chaleur telle que définie par l'IRM:

Cinq jours consécutifs avec des températures maximales de plus de 25°C, parmi lesquels trois jours sont à plus de 30°C.

L'épisode a commencé le 19. Si cette journée et celle du 20 ont connu des températures "classiques" pour un coup de chaud, la suite a été plus épicée, avec la survenue de quelques faits somme toute assez peu communs chez nous.

Le 21 juin, les maximales n'ont été atteintes qu'en fin d'après-midi, voire en début de soirée dans certaines régions, ce qui est très remarquable. On note ainsi 31,6°C à Uccle à 19h00, 33,1°C à Dourbes également en fin d'après-midi et 28,2°C à Zeebruges à 21h00! Ces maximales atteintes très tard sont dues à l'arrivée d'une masse d'air encore plus chaud depuis la France en cours d'après-midi. C'est dans cet air que seront observées les températures élevées du lendemain. En attendant, elle donne à la Belgique une nuit exceptionnellement chaude. Les minimales ne descendent pas en-dessous de 22,7°C à Uccle et à Bierset, 22,8°C à Gosselies. Le matin, dès le lever du soleil, les températures explosent.

L'après-midi du 22 juin, elles atteindront 34,1°C à Dourbes, 34,6°C à Bierset, 35,3°C à Kleine-Brogel et 35,6°C à Angleur. Plus à l'ouest, les maximales sont moins élevées en raison de l'arrivée d'un front froid limitant l'envolée des températures. Son passage se fait plutôt calmement, avec seulement quelques gouttes et quelques coups de tonnerre en Flandre. Par contre, le vent se fait très présent, donnant à la Belgique une sensation de mistral avant que le mercure ne baisse plus franchement.

 Image tirée d'une publication d'Info Meteo montrant les températures très élevées sur le centre et l'est, au-devant du front froid qui progresse (source de la carte: Infoclimat).

Juillet

Le 1er juillet est épouvantable, mais apporte une pluie bienvenue après des semaines de sécheresse par endroits. La température maximale ne dépasse pas 17,1°C à Uccle, alors qu'on y relève 22 mm de pluie.

Le 6 juillet, après le retour d'un temps chaud, des orages parfois forts concernent nos régions en début d'après-midi et en soirée. Le premier amas passe plutôt sur le nord de la Wallonie, avec par moments une activité électrique assez forte (un éclair toutes les quelques secondes), tandis que le second concerne le sud de la province du Luxembourg et est d'intensité similaire au niveau d'un noyau transitant sur Arlon. En parallèle, des orages grêligènes frappent l'ouest de la Flandre. 

 Le premier système orageux sur le nord et l'est de la Wallonie (source: Belgocontrol).

 Activité électrique enregistrée le 6 juillet avec les impacts du matin en rouge et ceux du soir en orange (source: Lightningmaps).

Le 19 juillet survient un nouveau pic de chaleur orageuse. On relève 30,1°C à Gosselies et 30,4°C à Bierset. Les orages qui éclatent à la mi-journée et la nuit suivante sont parfois forts, en lien avec l'approche d'un front froid par l'ouest et la présence d'un fort courant Jet en altitude. Les premiers orages se déplacent le long du sillon Sambre-et-Meuse en fin de matinée et en début d'après-midi, avec largement plus de 100 impacts par minute à certains moments. De la grêle a également été signalée concomitamment à cette activité, sur une région allant de la frontière à Charleroi. 

La deuxième vague orageuse est brutalement apparue sur le Hainaut en début de nuit du 19 au 20, et s'est rapidement transformée en une ligne de grains, avec notamment une partie très active qui a concerné la région bruxelloise. L'activité électrique y était d'un éclair toutes les quelques secondes et les précipitations passagères mais très intenses. Dans le même temps, une série de petites cellules orageuses est apparue sur la Haute Meuse française, avant de se constituer en une seconde ligne de grains qui a balayé un bon tiers sud-est du pays en deuxième partie de nuit. Cette deuxième ligne était toutefois moins active que la ligne bruxelloise, avec des intensités d'un éclair toutes les 5 secondes en moyenne dans les phases les plus intenses.

Ensemble des éclairs observés entre 6h00 le 19 et 6h00 le 20, avec les plus vieux impacts en mauve et les plus récents en jaune (source: Lightningmaps).

Le 24 juillet est à nouveau atroce, avec des températures fraîches dans un flux maritime frais de nord-ouest. Des orages sont également observés; dans le Borinage, la foudre porte dommage à deux maisons tandis que quelques inondations sont signalées. Ce temps frais se maintient aussi le 25. 

Jeux de lumières en fin de journée du 24 à Tarcienne (auteur: N. Bauthier).
 
Août

La nuit du 31 juillet au 1er août, des orages parfois forts et supercellulaires se succèdent sur la Lorraine belge essentiellement, guidés par un front ondulant stationnant sur nos régions. Des grêlons de 2 à 3 cm tombent du côté de Halanzy. En début de matinée du 1er, un MCS passe juste au sud-est du pays d'Arlon.

Activité électrique observée, avec les impacts de la nuit en rouge et deux du matin en orange (source: Lightningmaps).

Le 5 août, quelques averses orageuses sont observées ça et là. Une impressionnante trombe marine se produit au large de Knokke-Heist.

 La trombe du 5 août vue de la plage.

Les 6 et 7 août sont deux assez belles journées au sein d'une décade qui ne l'est pas franchement. Le 8 août, une goutte froide plonge sur l'Europe occidentale, et donne plusieurs orages faibles à modérés sur le Hainaut et la province de Luxembourg, dans une ambiance assez fraîche. Quelques inondations sont à signaler du côté de Mouscron. Dans la région de Bouillon, c'est un fort orage venteux qui est observé, provoquant de gros dégâts à la végétation au sud de Bouillon et sur Les Hayons. Cet orage, de nature probablement supercellulaire, s'est déplacé du centre du département des Ardennes à Bertrix via Sedan, et a donné une faible tornade de La Chapelle à la région au nord-est de Les Hayons, responsable des dégâts dans ce village ainsi qu'au sud de Bouillon. 

 La probable supercellule HP (pour High Precipitation) sur la région de Bouillon vers 20h30 (source: Meteoservices).

Les jours suivants sont frais. Le mercure ne dépasse pas 16,2°C à Uccle le 10. En soirée, des averses orageuses se reformant sans cesse sur le Westhoek donne un relevé de 90 mm de pluie à La Panne, de nombreuses inondations de caves sont à déplorer.

Le 15 août, des orages éclatent dès l'aube, et sont par endroits spectaculaires. Cependant, peu de dégâts sont à signaler. La nuit précédente, de l'air humide d'origine tropicale a atteint nos régions au-devant d'un front froid approchant par l'ouest. Celui-ci est lié à un complexe dépressionnaire entre Islande et Écosse. La présence d'un fort courant Jet induisant des ascendances s'ajoute à la liste des éléments probants pour une dégradation orageuse d'envergure. Comme le montre la carte des fronts, de multiples lignes de convergence ont évolué dans cet air chaud et humide. L'instabilité limitée a cependant laissé planer le doute sur le déclenchement des premiers orages.

Situation atmosphérique à 8h00 le 15 août (source: KNMI).

L'heure de déclenchement de ces premiers orages était assez inhabituelle, en fin de nuit. Cela rendait la situation d'autant plus compliquée que les orages auraient à faire face au lever du soleil qui, en général, les affaiblit par réchauffement des sommets nuageux.

Un premier système orageux (MCS) s'est constitué en milieu de nuit sur la Manche et a atteint l'extrême nord de la France peu avant 6h00. Cet ensemble s'est cependant désagrégé en approchant de la Belgique. En parallèle, un second amas orageux s'est constitué après 4h00 sur l'ouest de l'Ile-de-France avant de remonter vers la Wallonie.

Radar des précipitations à 8h00 (source: Infoclimat).

C'est à partir de ce moment-là que le second amas orageux a commencé à bien se structurer, finissant par donner une activité électrique très intense sur le département des Ardennes. Il s'est progressivement transformé en un écho en arc (ou bow echo en anglais), formation orageuse arquée et sculptée par les courants en altitude. C'est dans ce contexte qu'un spectaculaire arcus était visible sur le sud de la Belgique, au devant du système. Ajoutons que la ligne orageuse s'est brisée en son centre sous l'effet d'un rear inflow jet, vent en altitude très rapide que l'on observe régulièrement juste à l'arrière des grands systèmes orageux. Au point de vue phénomènes, cette évolution a quelque peu affaibli le système orageux, qui malgré son arcus impressionnant, n'a conservé qu'un segment très actif à son bord sud. Ce segment s'est déplacé sur une ligne Bouillon - Bastogne, accompagné de grêle et d'une forte activité électrique.

  Radar des précipitations à 9h00 et 10h30 (source: Meteoservices).

En seconde partie de matinée, le système s'est déplacé en direction du nord du Luxembourg, tandis qu'une seconde ligne d'orages évoluait à son arrière. Elle renfermait notamment en son sein une cellule très active qui a brièvement donné une forte activité électrique de type foudre et de fortes pluies juste au sud de Marche-en-Famenne vers 10h30. L'activité orageuse s'est estompée sur le temps de midi.

Impressionnante vue de l'arcus sur la commune de Paliseul (photo provenant de RTL).

L'étendue de ces orages matinaux n'était pas réellement cernée par les modèles, et a eu une incidence principale, à savoir retarder et limiter le réchauffement des basses couches par le soleil. Ainsi, l'énergie potentielle était plus faible qu'attendu, avec comme conséquence que la seconde vague orageuse de la fin de l'après-midi fut plus classique et généralement modérée. De multiples foyers ont concerné l'Ardenne et la Famenne, avec surtout un maximum sur la région spadoise. En soirée, une ligne d'orages s'est formée sur le Condroz, et a très brièvement présenté un caractère fort avec une activité électrique assez soutenue (un éclair toutes les quelques secondes). L'activité s'est estompée vers minuit.

Côté précipitations, on ne note pas de cotes remarquables. A signaler toutefois que la stagnation de la ligne orageuse du soir sur le Condroz a donné 33 mm de pluie à Havelange (total du jour: 35 mm). De la grêle a été observée dans les régions de Bertrix et de Bastogne entre autres. La carte ci-dessous reprend quant à elle l'ensemble des impacts détectés ce 15 août, avec les plus anciens en rouge et les plus récents en jaune.

 Impacts relevés le 15 août (Source: Lightningmaps) 

En début de soirée du 18 août, une ligne d'averses faiblement orageuses traverse le centre et l'est de la Belgique. Au niveau de la commune de Gingelom (Limbourg), une possible tornade provoque de gros dégâts aux habitations vers 19h30.

Les deux premières décades du mois d'août sont dans l'ensemble plutôt sombres, avec de régulières journées fraîches.

Le 25 août sur le temps de midi puis la nuit suivante, des orages modérés concernent la province de Luxembourg.

La nuit du 29 au 30 août, un amas orageux remonte de France et concerne l'ouest de la Belgique. En tout début de matinée, de faibles orages éclatent ça et là. L'après-midi du 30, de forts orages concernent la région bruxelloise et les deux Brabants. Des inondations locales sont observées.

Activité électrique observée le 30 août (source: Lightningmaps).

Septembre

Le 13 septembre, le premier coup de vent de l'automne concerne la Belgique (ce qui est par ailleurs assez précoce). Le passage de la dépression Sebastian (Aileen pour les Anglais) donne des rafales de 83 km/h à Humain et 90 km/h à Zeebrugge. Sur la digue ouest du port de Zeebrugge, un anémomètre mesure cependant une pointe de 122 km/h, et les rafales atteignant 131 km/h au Cap Gris Nez en France.

Le milieu du mois est frais et maussade - comme depuis le 1er - mais il devient en plus orageux. De fréquentes averses orageuses sont observées, certaines étant accompagnées de chutes de grésil parfois remarquables. C'est notamment le cas sur la commune de Ham-sur-Heure-Nalinnes au passage d'un orage l'après-midi du 17.

Le 29 septembre est une belle journée avec des maximales de 23 à 24°C. La nuit suivante, l'arrivée d'un front froid donne des orages parfois modérés et localement répétitifs qui concernent surtout l'Ardenne. Quelques impacts sont aussi observés dans le Hainaut et en province de Liège. Les cumuls de pluie dépassent parfois les 30 mm du département des Ardennes au sud de la province de Namur.

Activité électrique observée entre le 29 midi et le 30 midi (source: Lightningmaps).

Octobre

Dans l'ensemble, le mois d'octobre est doux. Au milieu du mois survient un épisode de "Goldener Oktober" (ou "Octobre doré" quand traduit de l'allemand, soit une courte période de grand redoux ensoleillé). A partir du 14, les températures montent pour culminer le 16. On relève 24,8°C à Bierset, 24,9°C à Gosselies et 25,7°C à Uccle (record égalé pour cette station). A noter que le flux de sud-ouest responsable de ce "coup de chaud automnal" a été aidé par le cyclone tropical Ophelia qui a perdu ses caractéristiques à 600 km à peine de la Bretagne, ce qui est exceptionnel. Un long article a été consacré à l'analyse de ce cyclone "quasi européen": Ophelia, l'invasion des Tropiques.

L'ouragan Ophelia au matin du 15 octobre, alors au large du Portugal, donne des images satellites sensationnelles (source: sat24).

Un superbe coucher de soleil clot une non moins superbe journée automnale le 16 à Liège (auteur: E. Lecrenier).

Le mois d'octobre qui s'achève a été anormalement chaud et moins pluvieux que la normale. Outre l'événement Ophelia, c'est donc une période particulièrement calme qui se termine.

Novembre

Le 12 novembre est assez agité, avec l'établissement d'un vigoureux flux de nord à nord-ouest: les premières neiges blanchissent la Haute Ardenne ainsi que la région de Bastogne (2 à 3 cm au Signal de Botrange) tandis que des averses de grésil ou de neige fondante et parfois orageuses sont observées plus bas. Un orage génère une tornade sur une vingtaine de kilomètres entre Neufvilles et Saint-Vaast, dans le Hainaut. Elle provoque pas mal de dégâts, heureusement sans grande gravité. En soirée, des averses de neige mouillée mènent à un léger blanchissement local dans le Condroz occidental.

 Un orage de neige sévit sur Ovifat (Haute Ardenne) l'après-midi du 12 novembre (auteur: S. Gonay).

Le 30 novembre en matinée, des averses de neige donnent quelques centimètres d'accumulation du Brabant wallon à l'Ardenne, accumulation qui disparaît ensuite (sauf en Ardenne). Puis en soirée, un creux d'altitude descendant de mer du Nord amène des chutes de neige modérées sur le centre du pays, puis sur le sud. L'accumulation tourne autour de 5 cm en périphérie de Bruxelles, 1 à 2 cm dans le Namurois, jusqu'à 10 cm sur les hauteurs de Alost. Survenant à l'heure de pointe vespérale, cette offensive hivernale provoque de gros désordres sur le réseau routier du centre du pays. Des orages de neige éclatent dans la région de Mouscron.

Averse de neige au matin du 30 novembre à Bois-Seigneur-Isaac, dans le Brabant wallon (auteur: J.-F. Delhove).

Le mois de novembre qui se termine a été anormalement pluvieux.

Décembre

Les 8 et 9 décembre, des averses hivernales sont régulièrement observées, même en Moyenne Belgique. Le 10 par contre, une perturbation poussée par la dépression Xanthos donne de la neige en matinée. On relève en général 5 cm de Bruxelles au Condroz, jusqu'à une dizaine en Ardenne. Par la suite, un puissant redoux fait fondre la neige, mais s'accompagne d'un coup de vent essentiellement au nord du sillon Sambre-et-Meuse. On relève 94 km/h à Zaventem, 101 km/h à Ostende et jusqu'à 151 km/h au Cap Gris-Nez. 

La neige à Wartet (Namur), où il y en a 5 cm (auteur: Info Meteo).

Le 11 décembre est une journée particulière. Une profonde dépression traverse la Belgique du sud-ouest au nord-est après avoir donné une violente tempête sur les côtes ouest-françaises. Elle sépare de l'air froid au nord et de l'air doux au sud. Ainsi, il pleut toute la journée sur une grande partie de la Wallonie, mais Bruxelles et surtout la Flandre sont aux prises avec une impressionnante perturbation neigeuse qui sème une véritable pagaille sur le réseau routier et dans les aéroports. Il tombe parfois une quinzaine de centimètres de neige. Au soir, la perturbation est l'air froid gagnent vers l'est, finissant par donner un peu de neige dans la plupart des régions.

Le 13 décembre, la vaste dépression Zubin amène un épisode neigeux d'envergure sur l'Ardenne. Il tombe par endroits de 15 à 20 cm de neige (localement un peu plus), engendrant de très gros problèmes de circulation, notamment sur la voie rapide N89 entre Libramont et Saint-Hubert, qui finit complètement paralysée. En soirée, alors que la situation s'améliore en Ardenne, le front froid de Zubin, très actif, balaye l'ensemble des régions, accompagné de fortes rafales et parfois d'orages (comme sur la Hesbaye ou l'est de la province de Liège). Quelques heures plus tard, dans la nuit du 13 au 14, un creux d'altitude amène un nouvel épisode venteux, essentiellement sur la Wallonie. Le 14, de nouvelles averses hivernales se produisent un peu partout, menant parfois à une petite accumulation temporaire, même à basse altitude. Durant cette période, les rafales atteignent 90 km/h à Florennes (nuit), 86 km/h à Ernage (soirée) et 105 km/h à Lille (soirée).

Zubin (en haut) et le creux associé sur la Belgique à 4h00 du matin le 14 décembre (source: Wokingham Weather).

Au milieu du mois, le bilan comptable de l'ensoleillement est extraordinairement bas: à peine deux heures de soleil cumulées à Uccle en quinze jours. Il est de plus déjà tombé en pluie ce qui doit normalement tomber sur les trente-et-un jours.

Au soir du 27 décembre, un coup de vent concerne la côte belge (rafales de 87 km/h à Koksijde et Ostende, 104 km/h dans le port de Zeebrugge). A Nieuport, la chute d'une grue provoque des dégâts matériels et la mort d'une personne. Une partie du toit du stade du KV Oostende fait également les frais de la tempête. La nuit suivante, des averses hivernales blanchissent par endroits le sud de la Hesbaye et le sud du sillon Sambre-et-Meuse. 

Le 29 décembre, un épisode neigeux assez important concerne l'Ardenne, provoquant de gros problèmes de circulation. Il neige également à plus basse altitude (au-dessus de 150 mètres), mais l'accumulation de neige est moins importante et temporaire. 

La neige et ses embarras entre Libramont et Saint-Hubert (auteur: H. Marville).

Le mois de décembre qui s'achève est exceptionnellement sombre (seulement 10h31), le moins ensoleillé depuis 1934. C'est aussi un mois très anormalement pluvieux, aussi bien par le nombre de jours de pluie que par la quantité (130 mm contre 81 en temps normal). On a également relevé neuf jours d'orages, ce qui est exceptionnel.
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