Nous sommes quatre jours après le drame du Pukkelpop, et à nouveau l'IRM met en garde contre de violents orages attendus la nuit prochaine. Et pourtant, pour l'auteur de ces lignes, l'optimisme ne règne guère... Des années d’observations attentives lui avaient appris que, dans la région de Charleroi, Juin était classiquement le mois des orages, et que la saison déclinait franchement une fois passé la mi-août (il n'y a pas vraiment d'explication à cela). En étant le 22 août, il ne fallait donc pas trop s'attendre à de gros orages.
Et puis, le temps... L'après-midi avait été fort nuageuse, avec à peine quelques éclaircies et quelques ondées, le tout avec un thermomètre quelconque (22°C). Vers 21h00 à Montigny-le-Tilleul, le thermomètre affiche 19°C, avec une humidité assez présente. On le saura par après, l'atmosphère était pourtant très instable, mais à partir de quelques centaines de mètres d'altitude. Au sol, rien à part un fond de lourdeur n'interpelle...
Les quelques cellules orageuses qui se promènent alors sur le département de l'Aisne ne suscitent guère un enthousiasme débordant. Le radar des précipitations montre leur progression vers nos régions, mais la nuit tombant, la question est de savoir si ces orages vont se maintenir. Le souvenir d'un flop magistral, avec une déglingue à la frontière, en même décade quelques années plus tôt, incite à la prudence...
Peu avant 22h00, après avoir mis temporairement le radar de côté pour vaquer à d'autres occupations, retour à celui-ci, et cette fois, l'alerte sonne... Plus de cellules isolées, mais un énorme train d’orages qui prend la direction de l’Entre-Sambre-et-Meuse. La nuit est tombée et, au sud, il ne faut que le temps d'adaptation à l’obscurité pour apercevoir une activité électrique exubérante dans le lointain. Il y a facilement un flash toutes les quelques secondes.
Peu avant 22h00, après avoir mis temporairement le radar de côté pour vaquer à d'autres occupations, retour à celui-ci, et cette fois, l'alerte sonne... Plus de cellules isolées, mais un énorme train d’orages qui prend la direction de l’Entre-Sambre-et-Meuse. La nuit est tombée et, au sud, il ne faut que le temps d'adaptation à l’obscurité pour apercevoir une activité électrique exubérante dans le lointain. Il y a facilement un flash toutes les quelques secondes.
Décidément, cette année n’est pas comme les autres. Le souvenir du spectaculaire orage du 28 juin est encore bien présent, mais cet axe orageux massif qui se dirige vers nos régions a l’air encore plus sournois et encore plus intense. Vers 22h30, sa “tête” ne se trouve plus qu’à quelques kilomètres, et progressivement se confirme que Charleroi et ses environs vont connaître un orage peu commun. Outre les intensités de précipitations dantesques que renseignent les radars, l’activité électrique ne faiblit pas: aux flashes répétés d’éclairs intranuageux répondent, à intervalles plus ou moins réguliers, d’énormes coups de foudre frappant les campagnes de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Quelques gouttes commencent à tomber tandis que les roulements de tonnerre se font sourds et puissants.
La suite fut une représentation céleste qui me rappela, en de nombreux points, le fracas d'une autre nuit qui faisait alors office de référence absolue en matière d'orages agressifs, celle du 19 au 20 juin 2002. Alors au zénith, l’orage est intense, avec des flashes qui se succèdent dans le ciel toutes les deux ou trois secondes dans les phases les plus fournies. La pluie est intense, mais un poil moins que du côté de Ham-sur-Heure-Nalinnes ou encore le sud et l'est de Charleroi où des inondations sont signalées.
L'orage prend alors pendant un quart d'heure une tournure extrêmement menaçante. Une première rafale de flashes illumine le ciel comme en plein jour, suivie presque immédiatement d’un fracas assourdissant qui résonne à travers le quartier. Sur la vidéo réalisée à ce moment, de cette énorme chute de foudre ne sont obtenues que quelques ramifications perdues dans la lumière de l’éclair qui semble tomber à droite de la photo, à quelques centaines de mètres à peine.
A peine quelques instants plus tard, une explosion de lumière encore plus impressionnante emplit l’air, et à peine éteinte, est suivie par un claquement d’une violence inouïe qui après quelques secondes se change en un puissant grondement se répercutant à travers la ville. Au beau milieu du paysage violemment illuminé de blanc, un énorme canal violacé est venu frapper l’un des arbres ou toits qui me font face. Mais se faire “morfler” les yeux n’était pas la sensation la plus bizarre. Une sorte de souffle mêlé d'un picotement a été clairement ressenti lors de la chute de l'éclair. Un baptême "électrique"!
Et pendant ce temps, c'est le déluge sur une bonne partie de la Wallonie (source: Belgocontrol).
A nouveau la foudre se manifeste quelque part derrière la maison, donc de l'autre côté, et à nouveau c’est le même cinéma: un grand flash et un craquement qui intervient une ou deux secondes après. A peine quelques instants plus tard, nouvelle chute de foudre à peine plus éloignée, et toujours ce craquement qui fait trembler les vitres et le plancher. Il y aura encore un ou deux coups de foudre bien proches. En l’espace d’un gros quart d’heure, ça fait donc cinq ou six chutes de foudre dans un rayon de 800-1000 mètres. Vu les déflagrations qui suivaient ces coups, l’intensité de ces éclairs devait être particulièrement puissante.
Vers minuit, le système orageux commence à doucement se retirer de la région, en prenant la route de l'est de la Wallonie. A son arrière, et comme d’habitude dans ces conditions, ce sont de grands éclairs internuageux rampants qui prennent le relais.
Mais revenons à “notre” MCS de la veille au soir. Depuis le moment où les premiers éclairs ont été aperçus au sud-ouest jusqu’au moment où les derniers se produisaient sur l’horizon est, il s’est écoulé deux heures et demi. La phase intense aura duré plus d’une heure, ce qui est inhabituellement long pour un orage en un point donné. Outre cela, les éléments seront restés intenses pendant ce temps. Mais le plus impressionnant est de loin ces chutes de foudre rapprochées. Depuis cette expérience foudroyante, à l’intérêt toujours intact pour les orages se mêle une certaine forme d’anxiété quand la foudre se fait trop menaçante. C’est toutefois bien loin des niveaux d’angoisse de l'enfance. Néanmoins, au cours du troisième fort orage de la saison au soir du 3 septembre, une nouvelle fois l'auteur rentrera la tête face à l’une ou deux chutes de foudre bien proches.
Pour terminer, une compilation réalisée à l'époque, avec un appareil photo bon marché, d'où la qualité franchement moyenne de la vidéo (comme pour les photos présentées dans cet article d'ailleurs):
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