mardi 13 janvier 2015

Evénements 2015

Le 14 janvier, la saison des orages est inaugurée en fanfare: en cours de nuit du 13 au 14, une ligne de grain se forme sur le centre de la Belgique et traverse les provinces de l'est (les orages sont particulièrement actifs à Liège). Dans le courant de la journée du 14, une nouvelle ligne de grain déclenche des orages de neige sur une bonne partie de la Wallonie.

Le 24 janvier, la deuxième offensive sérieuse de cet hiver prend place. Une perturbation en cours d'occlusion traverse la Belgique du nord-ouest au sud-est, avec en conséquence un secteur chaud en altitude se refermant progressivement. Cette perturbation donne de la neige en quantité et des intermèdes de pluies verglaçantes, provoquant de gros embarras de circulation. Il tombe parfois jusqu'à 10 cm de neige lourde dans l'est de la Belgique. Voir notre dossier spécial.

Namur sous la neige au matin du 24 janvier. Auteur: L. Lili.

Ce premier mois de l'année 2015 est décidément bien orageux, puisque le 28 janvier dans l'après-midi, un puissant front froid glisse sur nos régions, accompagné d'éclairs, de grêle et de vent.

Le lendemain 29, de l'air très froid en altitude (-36°C à 5000 mètres d'altitude) arrive au-dessus de la Belgique et génère un régime d'averses hivernales (grésil, pluie-neige mêlée, neige) sur la plupart des régions. La neige tient durablement au-dessus de 300 mètres d'altitude, temporairement en-dessous. C'est surtout le massif ardennais qui est concerné puisque les averses s'y succèdent tout au long de la journée et la nuit suivante, amenant une accumulation de neige de 10 à 20 cm.

La neige à Xhoffraix au soir du 29 janvier. Auteur: A. Saint-Rémy.
 
Le 30 janvier, une dépression hybride issue d'un Polar Low traverse nos régions en matinée et en début d'après-midi, en suivant la frontière franco-belge. Il neige abondamment pendant plusieurs heures sur une large bande de part et d'autre de la frontière, avec parfois jusqu'à 10-15 cm de neige fraîche. Sur le massif ardennais, les cumuls deviennent conséquents.

L'épisode de temps froid et neigeux commencé fin janvier se poursuit début février. Le 1er, des averses hivernales continuent à se succéder sur la plupart des régions. Sur le massif ardennais, elle sont de neige ferme et continuent d'épaissir une accumulation déjà conséquente. Les jours suivants, les averses faiblissent, mais le temps reste froid. L'Ardenne reste bien à l'abri du léger dégel qui s'opère certains jours en Basse et Moyenne Belgique.

La fagne de Malchamps, au sud de Spa, le 3 février. Auteur: D. Defourny.
 
Le 2 mars, deux creux d'altitude associés à une bonne dynamique balayent la Belgique et apportent à chaque fois des orages. Le premier passe dans le courant de la nuit du 1er au 2, apportant de bonnes averses de grésil mais une activité électrique assez faible. Le second, l'après-midi du 2, est bien plus actif, et est visible sous la forme d'un trait bleu gras sur l'image en haut à gauche de la composition ci-dessous. Des orages modérés éclatent alors en de nombreuses régions. Ils se font particulièrement remarquer à Charleroi (averse de grêle > 2 cm) et en province de Liège (grésil et activité électrique bien présente, comme le montre l'image en bas à droite). Dans l'ensemble, comme en atteste l'image en haut à droite, les orages ont été bien présents: les impacts les plus vieux sont en bleu et mauve (la nuit du 1 au 2), les plus récents en violet-rouge-orange-jaune (l'après-midi du 2).


Orage en début de soirée du 2 dans la région de Waremme (auteur: G. Maillard).

Le 29 mars en soirée, une petite dépression se creuse dans un gradient de pression déjà resserré et passe sur la Mer du Nord. Elle déclenche un épisode de coup de vent, avec des rafales atteignant le seuil de la tempête sur les côtes. On relève 101 km/h à Zeebruges, 94 km/h à Ostende et au Mont-Rigi, 90 km/h à Zaventem, à Ernage et à Gosselies. Dans le Nord-Pas-de-Calais, les rafales atteignent 93 km/h à Lille et 104 km/h à Boulogne.


Le 31 mars en fin de nuit et en matinée, une nouvelle dépression très creuse pour la saison circule à nouveau sur la Mer du Nord. L'épisode de tempête qu'elle engendre est plus intense que celui survenu trente-six heures plus tôt. Les plus fortes rafales atteignent 106 km/h à Lille et à Boulogne, 113 km/h à Dunkerque, 105 km/h à Zeebruges, 101 km/h à Saint-Hubert, 100 km/h à Elsenborn, 97 km/h à Humain, 94 km/h à Ernage, 90 km/h à Bierset, au Mont-Rigi, à Uccle et à Chièvres. Aux Pays-Bas et en Allemagne, le vent est encore plus fort avec des rafales approchant les 120 km/h. Cette tempête tardive provoque pas mal de dégâts. En soirée, des orages parfois accompagnés de grêle éclatent un peu partout sur la Wallonie.



Orage au-dessus de Namur au soir du 31 mars (auteur: L. Chiaradia).

Les 4 et 5 mai, des orages traversent à plusieurs reprises nos régions. S'ils restent faibles à modérés, ce n'est pas le cas des Pays-Bas et du nord-ouest de l'Allemagne qui connaissent une offensive particulièrement intense l'après-midi du 5 mai.

Le 21 mai, on relève -1,0°C à Elsenborn et -0,7°C à Buzenol comme températures minimales.

Le 5 juin, une brutale invasion d'air tropical engendre une envolée des thermomètres: on relève ainsi 34,0°C à Kleine-Brogel, 32,9°C à Bierset et 32,0°C à Gosselies. En fin d'après-midi et en soirée, une virulente dégradation orageuse prend place sur pratiquement toutes les régions. Plusieurs supercellules sont observées dont une particulièrement violente sur le centre du Nord-Pas-de-Calais. Des dégâts sont signalés un peu partout dans cette région et en Belgique. Des grêlons de plusieurs centimètres sont observés.


Activité électrique sous l'un des nombreux orages concernant la Belgique au soir du 5 juin (Auteur: Le Chroniqueur météo).

Le début du mois de juillet est marqué par une sévère canicule avec des températures supérieures à 35°C sur certaines stations les 1er, 2 et 4 juillet. Le record de la plus haute température minimale à Uccle est battu avec 24,5°C (contre 23,8°C). Lien vers l'article spécial: Canicule

Dans l'après-midi du 5 juillet, deux violents orages éclatent sur la province de Liège en adoptant un caractère supercellulaire, l'un d'entre eux déversant des grêlons jusqu'à 6 cm de diamètre sur la région de Verviers et de Battice. De nombreux dégâts sont à déplorer. Lien vers le compte rendu de Belgorage: Actualités orages 5 juillet 2015


Grêlon récolté à Battice après le passage de l'orage. Auteur: A. Dolce.


Image radar des deux supercellules en province de Liège (source: Université de Bonn).

La nuit du 16 au 17 juillet, plusieurs endroits en Belgique et dans le nord-est de la France expérimentent un phénomène assez rare dans nos contrées: le heat burst. La température s'élève de plusieurs degrés en pleine nuit tandis que l'humidité relative de l'air diminue fortement et que le vent se lève. A Wepion, près de Namur, le thermomètre passe ainsi de 20,3°C à 2h20 à 26,1°C à 2h50, avec une humidité relative passant de 81 à 53% dans le même laps de temps. La station Meteo Belgique de Vaux, près de Bastogne, enregistre une hausse de 8°C, passant de 20 à 28°C. Mais c'est en France, à Troyes, que le heat burst est particulièrement marqué. Les températures s'élèvent ainsi de 24°C à 33°C entre minuit et 1h00, alors que l'humidité relative descend à seulement 13% et que des rafales de vent de 70 km/h sont signalées. Ces heat burst sont associés à de faibles orages se formant dans des cumulonimbus à base élevée (altocumulonimbus) en cours de dissipation. Les orages sont par contre bien consistants sur l'extrême sud de la Belgique et le département des Ardennes où ils frappent avant l'aube.
 
Le 3 août, une dépression profonde - et esthétique - pour la saison se positionne à l'ouest de l'Irlande et pilote un flux d'air d'origine tropicale sur nos régions. On relève 33,9°C à Kleine-Brogel, 33,8°C à Charleville-Mézières, 32,7°C à Bierset, 32,5°C à Buzenol, 32,2°C à Ernage, 31,9°C à Uccle, 31,3°C à Gosselies et 31,1°C à Lille.


La dépression à l'ouest de l'Irlande le 3 août en début d'après-midi.

Le 7 août connaît deux salves orageuses particulièrement actives au sud du sillon Sambre-et-Meuse. La première prend la forme d'un train d'orages entre le département des Ardennes et le Limbourg et dure toute la deuxième partie de nuit avant de se décaler vers Liège au petit matin. La seconde en fin d'après-midi et en début de soirée concerne grosso modo les régions au sud-est d'une ligne Couvin - Liège.

Le 13 août est très lourd, chaud et humide. Une dépression centrée sur la Bretagne pilote un flux de sud et un vaste secteur chaud sur l'Europe de l'ouest, avec une convergence marquée gagnant la Belgique depuis la France. En fin d'après-midi et en soirée, des orages organisés en QLCS apparaissent sur le Nord-Pas-de-Calais, le Hainaut et Namur puis progressent vers le nord-nord-ouest, provoquant des dégâts particulièrement nombreux dans le nord de la France et le Hainaut. Les orages sont forts, localement violents. L'IRM détecte 30 000 éclairs au-dessus de la Belgique.


Arcus précédant le QLCS sur la côte belge. Auteur: A. Fetteke.

Le 15 août, un front occlus traîne sur la Belgique - il pleut presque 18 heures sur la région de Charleroi - et les cumuls finaux sont importants. Dans le Hainaut, certains d'entre eux dépassent les 50 mm. Ces pluies perturbent les festivités du 15 août à Liège où il pleut aussi abondamment.

La fin août est lourde et particulièrement orageuse. Le 29, un énorme front chaud ondule sur nos régions et sépare l'air tropical au sud de l'air maritime plus fais au nord, générant une zone de conflit massive. La nuit du 29 au 30, des orages éclatent sur l'ouest, guidés par ce front qui remonte lentement vers le nord, et où de forts cisaillements de vent sont présents. Des supercellules sont signalées de Arras à Nivelles (grêlons de la taille d'une balle de ping-pong dans le nord du Hainaut et l'ouest du Brabant wallon) et sur un axe Le Touquet - Gand. Sur la région de Kortemark en Flandre occidentale, un downburst endommage des toits et arrache des arbres.


Animation radar en deuxième partie de nuit (Source: Meteo France).

La journée du 30 août est atroce de lourdeur. Les indices humidex dépassent les 40 dans le centre de la Wallonie (températures de 30 à 32°C) en raison d'une importante humidité relative dans les basses couches. En soirée, un axe orageux se constitue à la faveur d'une petite dépression remontant le long des côtes de la Manche. Celle-ci rend les cisaillements de vent importants et augmente le contraste entre l'air marin et l'air tropical occupant une grande partie de la Belgique. Cette limite prend la forme d'un front ondulant. Les orages se succèdent donc pendant plusieurs heures le long des côtes, certains prenant des caractéristiques supercellulaires supposées.

L'après-midi du 31 août, une sévère dégradation orageuse concerne une large bande depuis Lille jusqu'à Anvers. Plusieurs cellules très actives se dirigent depuis le Nord-Pas-de-Calais en direction des Pays-Bas via le Hainaut et la région de Anvers. Une supercellule est observée sur la région de Lille où des inondations sont signalées. Une autre possible supercellule se serait déplacée du Hainaut vers Anvers en passant à l'ouest de Bruxelles. Des grêlons et quelques dégâts dus au vent ont été signalés, mais ceux-ci restent dans l'ensemble assez peu importants.


Impressionnante activité électrique entre 14h30 et 16h30 (source: Lightningmaps).

Le matin du 1er septembre, des orages éclatent dans le sud-est de la Belgique. Il pleut d'ailleurs énormément sur ces régions avec 38 mm à Buzenol et 26 mm au Mont-Rigi.

Le 16 septembre, l'arrivée de l'ex-tempête tropicale Henri s'accompagne d'une brutale bouffée d'air tropical. Des orages parfois forts éclatent dans l'après-midi, organisés en QLCS. A l'avant, une supercellule isolée est même responsable d'une tornade dans la région de Melreux. Voir dossier spécial: Des Bermudes à l'Europe: Henri et les orages du 16 septembre 2015.


La tornade passant sur Melreux vers 16h00 ce 16 septembre (auteur: E. Cockx).

Octobre, après avoir commencé dans la douceur, voit se produire une période de temps froid remarquable sinon exceptionnelle entre le 13 et le 16 octobre. De la neige est observée sur le sud-est de la Belgique, où une fine accumulation est parfois observée.

La première décade de novembre est exceptionnelle de douceur, explosant le précédent record datant de novembre 2011: avec 13,7°C de moyenne, l'anomalie est énorme avec un excédent de +5,2°C par rapport aux normales saisonnières! Plusieurs journées sont incroyablement douces, avec des maximas approchant ou dépassant les 20°C. Ressemblant au 1er novembre...2014, le crû 2015 est la Toussaint la plus douce depuis le début des mesures dans plusieurs stations avec 20,8°C à Uccle et 19,7°C au Mont-Rigi, le tout sous un franc soleil digne de l'été. Par contre, la Lorraine belge passe la journée dans le brouillard, empêchant les températures d'y monter. Quelques jours plus tard, c'est un autre record qui tombe: la nuit du 6 au 7, le minimum s'établit à 16,4°C à Uccle, bien au-dessus de ce que nous sommes en droit de connaître en termes de températures maximales à cette époque de l'année! C'est la nuit la plus douce jamais enregistrée en novembre.

La nuit du 17 au 18 novembre, une tempête concerne le nord de la Belgique, avec des rafales jusqu'à 108 km/h à Stabroek (Anvers), 101 km/h à Ostende et à Koksijde et 105 km/h à Zeebruges. Ailleurs, le vent souffle également en fortes rafales avec 94 km/h à Charleroi, à Ernage (Gembloux) et à Humain (Marche-en-Famenne).

Le 17 décembre, c'est presque le printemps. Les arbres bourgeonnent et les premières fleurs se montrent. Il fait 16,0°C à Uccle, du jamais vu à cette date.

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