mercredi 3 janvier 2018

Evénements 2018 - Hiver et printemps

Retrouvez ici tous les événements météorologiques s'étant produits en Belgique en 2018. Les autres années peuvent être atteintes via les liens à la droite de cet article ou dans la rubrique "Faits météo en Belgique".

3 janvier - tempête Eleanor

En soirée du 2 janvier, la dépression Eleanor se creuse sur l'Irlande y apportant des rafales de plus de 140-150 km/h. Le lendemain 3 janvier, elle se trouve en mer du Nord. Son front froid très violent balaie la Belgique en deuxième partie de nuit, engendrant une véritable tempête. On relève 101 km/h à Chièvres, 105 km/h à Ernage, 112 km/h à Uccle, 115 km/h à Humain, 116 km/h à Zeebrugge et 126 km/h à Florennes. Des coupures de courant sont signalées tandis que de nombreuses chutes d'arbres et des dégâts aux toitures sont enregistrés dans de nombreuses régions. En matinée, le vent reste très présent (rafales de 70 à 90 km/h), tandis qu'un orage modéré est observé en province de Liège. Dans le nord de la France, on relève 147 km/h à Cambrai, 135 km/h au Cap Gris Nez. Aux Pays-Bas, des rafales de 140 km/h sont enregistrées sur les côtes zélandaises.

La tempête Eleanor au petit matin du 3 janvier (source: Wokingham Weather).

Dans le même temps, les cours d'eau du sud de la Wallonie sont en crue par endroits, en réponse aux précipitations abondantes tombant depuis plusieurs semaines.

18 janvier - tempête David le matin et orages en soirée

En fin de nuit et en matinée, une dépression de tempête se creuse en traversant la mer du Nord, elle est nommée David par Meteo France. Aux Pays-Bas, les rafales atteignent 140 km/h sur les côtes. En Flandre, on relève 119 km/h à Deurne, 112 km/h à Zeebrugge et 90 km/h à Zaventem. En Wallonie, les rafales atteignent 101 km/h au Mont Rigi, 97 km/h à Ernage et Gosselies et 94 km/h à Humain. Dans le nord de la France, les rafales atteignent 120 km/h à Lille et 136 km/h au Cap Gris-Nez. La tempête frappe ensuite le nord de l'Allemagne avec des pointes à 120 km/h en plaine. Une personne décède dans le Brabant wallon suite à la chute d'un arbre.

La tempête David vers 11h00 le 18 janvier, alors centrée sur les Pays-Bas (source: Wokingham Weather).

En soirée, à la faveur d'une branche puissante de Jet-stream et d'un creux au-dessus de la Belgique, une ligne d'orages se forme sur la côte - une maison est incendiée par la foudre - puis traverse tout le pays jusqu'en province de Liège en prenant la forme d'un bow echo. Les orages sont modérés sur la Flandre et Bruxelles, donnant des chutes de grêle parfois importantes et pas mal de vent (une rafale de 76 km/h est mesurée à Uccle au passage du système). En Wallonie, l'activité électrique est plus sporadique. Des foyers orageux plus isolés sont signalés du côté de Bastogne.

Activité électrique observée en soirée du 18 janvier et la nuit suivante (source: Lightningmaps).

Au milieu de l'hiver climatologique, le nombre remarquablement faible de gelées depuis le début de la saison pose question. 

Les maximales du 24 janvier sont remarquablement élevées: 13,4°C à Beauvechain, 13,1°C à Chièvres, 12,9°C à Uccle, 12,4°C à Bierset, 12,0°C à Gosselies... 

Après un décembre extraordinairement sombre, l'ensoleillement est à nouveau exceptionnellement bas pour ce mois de janvier. A cela s'ajoute une douceur persistante qui le fait sortir des normes.

Bilan  pour Uccle (source: RTBF, données de l'IRM).


Le 6 février, un front chaud se coince sur le sud du pays. Une zone neigeuse subsiste pendant toute la journée le long du sillon Sambre-et-Meuse, donnant de 5 à 10 cm de neige (7-8 cm dans l'est du Namurois par exemple) sous des températures négatives tout au long de la journée. La nuit suivante, les températures descendent localement jusqu'à -5°C. 

 Le front bloqué sur la Wallonie (source: IRM).

La nuit du 7 au 8 février est froide. Au petit matin, on relève -16,1°C à Elsenborn, -10,4°C à Dourbes, -9,9°C au Mont-Rigi, -9,1°C à Humain et à Florennes.

24 février au 1er mars - vague de froid

Entretemps, début février, le vortex polaire a éclaté dans la stratosphère. En l'espace de deux semaines, ses effets se communiquent à la troposphère et le temps se refroidit nettement à partir du 24 février, avec l'établissement d'un puissant anticyclone sur le nord de l'Europe et un flux d'est continental bien froid sur nos régions. Les minimales tombent sous -10°C à plusieurs reprises en Ardenne, une ou deux fois sur le centre du pays et selon les stations. C'est le 28 février qu'il fait le plus froid en de nombreuses stations du pays, avec des minimales de -14 à -18°C en Ardenne.

Source: Ogimet.

Le 26 février, une zone neigeuse inattendue se déplace du Limbourg au Hainaut sur un couloir étroit: il tombe entre 5 et 10 cm de neige sur la Hesbaye alors que Bruxelles et Namur sont épargnés.

Situation du 28 février au soir. On note l'énorme front chaud annonciateur du redoux sur la Méditerranée (source: KNMI).

Le mois de février qui se termine marque une rupture complète avec décembre et janvier: très anormalement ensoleillé, anormalement sec et anormalement froid. Le soleil aura en effet été le roi de la météo belge durant ce mois.

Le 2 mars, le redoux atteint la Belgique sous la forme d'un front chaud. L'air devient plus doux en altitude, surplombant de l'air toujours bien froid dans les basses couches. Des pluies verglaçantes gagnent ainsi la Belgique depuis la frontière française en matinée, causant des embarras de circulation. Par la suite, un front froid rejoint le front chaud sur notre pays, formant ainsi une occlusion et refermant de fait le secteur chaud. L'air redevient progressivement froid à tous les étages, et la pluie verglaçante se change en granules de glace puis en neige dans l'après-midi, menant à une accumulation de quelques centimètres.

Schéma illustrant la situation particulière de ce 2 mars (auteur: Info Meteo).

Du 18 au 21 mars, alors qu'il faisait bien doux les jours précédents, le temps redevient remarquablement froid, avec de temps en temps un peu de neige. La nuit du 19 au 20, il fait -9,2°C à Elsenborn.

Le mois de mars qui s'achève a été un peu plus frais que la normale (à la limite de l'anormalité).

Le 8 avril est très chaud pour la saison. On relève 24,0°C à Uccle et à Gosselies.

Le 14 avril, des orages modérés éclatent sur la région lilloise et le Brabant wallon. Sur la province brabançonne, on observe quelques chutes de grêle.

A partir du 18 avril, la chaleur fait son retour. Le 19, on frôle les 30°C par endroits - il fait 28,1°C à Uccle. Le 22 avril, plusieurs foyers orageux faibles à modérés sont observés ça et là.

29 avril - Puissants orages et tornade en province de Namur

La situation météo du dimanche 29 avril est particulière. Un thalweg d'altitude sur l'ouest de la France guide une dépression de surface en creusement vers nos régions. Son secteur chaud lèche à peine l'est du pays; sur le centre cette masse d'air chaud est décollée du sol par une pellicule d'air maritime frais où souffle un vent de nord à nord-est. Ainsi dans le Namurois, le temps avant les orages était relativement frais, très humide, avec de la brume par endroits (maximales autour de 15°C à Namur). Le cisaillement des vents est de plus bien marqué, tandis qu'une convergence très nette se dessine le long du pseudofront chaud (représenté sur la carte par une plume rouge), au devant du noyau dépressionnaire. Ainsi, ce sont surtout ces éléments dynamiques forçant l'ascension des masses d'air qui ont expliqué l'intensité des orages (surtout sur le centre du pays), et ce alors que l'instabilité est restée modérée.

Carte des fronts du 29 avril 20h00 (source: KNMI).

Ce pseudofront est le siège d'un premier orage modéré sur la province de Namur en fin d'après-midi. Puis en début de soirée, un puissant système orageux arrive de France par la pointe de Givet et fonce jusque l'est de la Flandre via le Namurois et l'est du Brabant wallon. L'activité électrique est impressionnante sur fond de ciel livide (jusqu'à un éclair toutes les 2 à 3 secondes) et de très fortes rafales sont localement observées. Ce système hybride présente les caractéristiques d'un écho en arc mais aussi une possible supercellule en son sein. Cette cellule particulière déclenche une ou plusieurs tornade(s) qui se déplace(nt) entre Dion (Beauraing) et Crupet (Assesse). Le maximum d'intensité est atteint près de Waulsort avec une intensité F2-F3. Côté français, l'écho en arc a engendré d'énormes dégâts entre Aube et Ardennes (source: Kéraunos).

Le système orageux vers 20h30, avec son centre sur Namur. On note l'apparition d'autres orages sur le sud-est (source: Meteoservices).

 Évolution du système orageux sur le Namurois de 20h15 à 20h45. Sur la première image, la cellule rotative est décelable près de Dinant (source: Kachelmann).

En soirée, d'autres forts orages multicellulaires remontent du sud au nord sous la forme d'un rail de foyers à travers l'est de la province de Liège, le Luxembourg et l'ouest de l'Allemagne. Des grêlons de 2 à 3 cm sont observés localement sous ces cellules. Dans l'ensemble, cette dégradation d'ampleur est assez précoce pour la saison.

Eclair internuageux à l'arrière du système orageux sur le Namurois (auteur: Le Chroniqueur météo).

Les précipitations récoltées sur 24 heures sont localement remarquables (et pas uniquement dues aux orages du soir): entre le 29 8h00 et le 30 8h00, on relève 47 mm à Schaffen, 40 mm à Wartet (source: Info Meteo), 39 mm à Spa et 38 mm à Ernage. Aucune rafale de vent de plus de 90 km/h n'a été mesurée sur le réseau officiel, toutefois des dégâts portés aux bâtiments et à la végétation laissent penser que cette vitesse a été largement dépassée localement sur les communes de Beauraing, Hastière, Onhaye, Dinant, Yvoir et Assesse.

Activité électrique relevée entre le 29 6h00 et le 30 6h00. Les deux axes orageux s'individualisent très bien (source: Lightningmaps).

Lien vers l'article de Belgorage à ce sujet: ICI

Le mois d'avril a été très anormalement chaud, affichant un excédent thermique de +3,1°C à Uccle.

16 mai - orages localement forts

Comme les jours précédents, la situation est particulière avec un flux de nord-est particulièrement doux et humide. A l'avant d'un front froid descendant de mer du Nord, une zone de convergence se met en place à travers la Wallonie, créant un axe orageux. Trois zones orageuses concernent ainsi nos régions:
  • Une première apparue sur Andenne et Huy en fin d'après-midi et qui se déplace jusque dans le département des Ardennes via Couvin. Elle donne de fortes précipitations sur la région d'Yvoir, responsables de quelques inondations locales.
  • Une seconde, beaucoup plus active et composée de plusieurs cellules orageuses, qui se renforce brutalement sur la région liégeoise en y perpétrant des débordements. Elle poursuit sa route à travers le Condroz jusqu'aux environs de Houyet où elle y disparait en début de soirée. Sur son trajet, on note de chutes de grêle significatives, notamment du côté de Seraing, Flémalle et Amay, mais aussi dans le Condroz namurois. L'activité électrique est par moments notoire, avec un éclair toutes les quelques secondes. A noter que cette zone a été précédée d'une averse orageuse qui a déjà bien arrosé les sols.
  • Une troisième, également bien active d'un point de vue électrique, arrivant d'Allemagne en début de soirée et glissant jusqu'aux environs de Libramont en évoluant progressivement vers un écho en arc (ligne d'orages courbée).
Les relevés ne font pas mention de valeurs remarquables, sauf une cote de 48 mm au Sart-Tilman (Liège). On mesure ailleurs 34 mm de précipitations à Dourbes, 24 mm à Oupeye et 21 mm à Havelange et Anthisnes. Localement, on peut estimer que les accumulations ont pu dépasser 50 mm.

Activité électrique observée le 16 mai, avec les trois zones orageuses s'individualisant nettement (source: Lightningmaps).

Arrivée de l'orage "liégeois" sur la région de Gesves, en province de Namur (auteur: Le Chroniqueur météo).
 
Lien vers l'article de Belgorage à propos de cette offensive: ICI

La carte ci-dessous montre les orages qui ont éclaté ce dimanche 20 mai. Ceux-ci sont restés généralement faibles à modérés, et ont été accompagnés par endroits de quelques chutes de grêle. Les provinces les plus touchées sont celles de Namur, du Brabant wallon et du Limbourg. La nuit suivante, d'autres orages ont éclaté en Lorraine belge. Tous ces foyers se sont produits dans un flux d'est assez chaud et humide, comme il y a quatre jours.

Activité électrique entre le 20 mai matin et le 21 mai matin (source: Lightningmaps).

A nouveau, des orages sont survenus un peu partout dans l'après-midi et la soirée du 21 mai, avec des intensités généralement faibles à modérées. Toutefois, un orage a présenté temporairement un caractère fort dans la région de Ath peu après 18h00. Le faible flux en altitude explique la lente progression des cellules orageuses dont les précipitations ont donné quelques inondations très locales. Quelques chutes de grêle ont également été observées.

Cumulonimbus sur les provinces de Liège et de Limbourg, vus depuis Wartet dans le Namurois (auteur: Le Chroniqueur météo).

Troisième jour consécutif d'orages ce 22 mai. A nouveau des foyers se sont développés en province de Liège en début d'après-midi, puis par après sur les autres régions. Leur intensité a généralement été modérée, mais le caractère peu mobile de ces orages a mené à des inondations locales, notamment dans le sud de la région liégeoise ainsi que dans le Borinage et le Haut Pays. Parmi les relevés de précipitations les plus importants (22 mai 8h00 - 23 mai 8h00), on note 37 mm à Vaux-sous-Chèvremont en province de Liège.

Activité électrique détectée le 22 mai avec les impacts les plus récents en jaune (source: Lightningmaps).

Sur le plan de la situation atmosphérique, rien ne bouge depuis quelques jours: un anticyclone scandinave bloque un marais barométrique sur nos régions, maintenant une masse d'air assez chaude et humide. A nouveau ce 23 mai, cette situation aboutit au développement d'orages peu mobiles, les provinces de Liège et de Limbourg étant épargnées. En début de soirée, un fort orage frappe la région bruxelloise, puis un amas orageux modéré se déplace depuis le nord du Luxembourg jusqu'au Brabant wallon.

Coup de foudre sous l'amas orageux du soir, au sud-ouest de Namur (auteur: Le Chroniqueur météo).

Le 24 mai, encore une fois des orages éclatent un peu partout. L'un d'entre eux, fort, provoque des inondations entre le nord de Charleroi et l'ouest du Brabant wallon. Le lendemain, par assèchement de l'air et disparition de la dynamique, ces orages sont pratiquement absents.

Après deux jours de "pause", les orages ont repris ce dimanche 27 mai, entre le début de l'après-midi et le milieu de la soirée. D'intensité généralement modérée à forte, ils se sont surtout faits remarquer sur la Hesbaye liégeoise, le Pays de Herve, le nord-est de l'Ardenne, le centre du Hainaut et à la côte. Des chutes de grêle ont été fréquemment signalées, ainsi que quelques inondations locales, notamment dans la région de Andenne.

Activité électrique observée le 27 mai (source: Lightningmaps).

La situation atmosphérique reste complètement bloquée, avec ce 28 mai toujours un marais barométrique sur nos régions, maintenant chaleur et humidité dans les basses couches. En altitude, on note la présence d'une petite branche de Jet provoquant un appel d'air, tandis qu'au sol une ligne de convergence des vents remonte de France. Plusieurs ensembles orageux ont été observés entre la fin de l'après-midi et la seconde partie de nuit suivante:
  • Un premier fort orage se déplace en fin d'après-midi depuis les environs de Bastogne jusqu'à Chimay. Sur l'est de l'Ardenne, il donne des grêlons de plusieurs centimètres de diamètre.
  • Une deuxième série d'orages s'est déplacée en soirée depuis la Lorraine jusqu'aux Hauts-de-France, en débordant quelque peu sur nos frontières. Ces orages se sont progressivement regroupés en un MCS (système orageux étendu) de forte intensité, principalement sur la France.
  • Enfin, un rail d'orages, caractérisé par un défilement de cellules, s'est mis en place sur la frontière belgo-française dans la nuit, et a donné des intempéries pendant plusieurs heures, jusqu'en fin de nuit. L'intensité était modérée à forte.
La répétition de ces orages a donné quelques belles accumulations de précipitations. On a ainsi relevé 36 mm de pluie à Rumillies, dans l'ouest du Hainaut.

Activité électrique observée entre le 28 mai 6h00 et le 29 mai 6h00 (source: Lightningmaps).

Grêlons récoltés à Bastogne (auteur: S. Picard).

Le 29 mai dans l'après-midi, un fort orage éclate sur l'est de la province de Liège, donnant 30 mm de pluie à Elsenborn et 40 mm à Botrange. Le 31 mai en soirée, un orage provoque quelques débordements à Liège et Herstal, tandis qu'un autre fait de même à Gosselies et Thiméon.

Le mois de mai qui s'achève a été très anormalement chaud. Sur le centre du pays, il a également été exceptionnellement sec.

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