Un peu de vocabulaire hivernal… pour bien préparer
l’arrière-saison ;)
Tout le monde sait ce qu’est la pluie, la neige ou la neige fondante.
Par contre, si je vous parle de neige roulée, de granules de glace ou encore de
neige lourde, ça devient plus difficile. Voici donc un petit pavé utile pour
frimer en famille ou en société lors des prochaines précipitations
hivernales!
Dans la « vraie neige », celle qui tombe en
flocons, on distingue généralement:
- La neige poudreuse (sèche et friable quand on la compacte) qui tombe par temps bien froid
- La neige lourde (celle idéale pour les bonhommes de neige) qui tombe autour de 0°C
- Si la température est encore plus élevée (1-2°C) et que la neige tient, on parle de neige mouillée (pleine d’eau quand vous la prenez en main, ressemblant plus à de la bouillasse qu’à une belle neige bien blanche)
- En montant encore en température, on a la neige fondante dont les flocons fondent en atteignant le sol, sans former d’accumulation.
On a aussi la pluie
verglaçante, donc la pluie qui gèle en atteignant le sol car l’air en
altitude est doux alors que le sol et la fine couche d’air au-dessus se
maintiennent à température négative. Jusque-là, pas de problème.
C’est par la suite que cela se complique.
Premièrement, le grésil,
que l’on confond souvent avec la grêle
en hiver. Premièrement, il est important de savoir qu’il ne grêle presque
jamais en hiver. Ce que vous observez lors des giboulées, ou même lors des
orages d’hiver, a de fortes chances d’être du grésil. En fait, c’est simplement
dû au pointillisme du langage. On admet qu’un diamètre de 5 mm sépare le grésil
de la grêle. Plus petit que 5 mm, c’est du grésil, plus grand, c’est de la
grêle. En termes de pure apparence, ces deux précipitations sont donc
semblables. Le grésil, comme la grêle, est translucide, légèrement blanc,
rebondit vigoureusement en tombant et est incassable quand on le pince entre
les doigts. Cela le distingue de la neige roulée dont nous allons parler plus
loin. Le grésil tombe sous forme d’averses par temps froid, généralement autour
de 2 à 6°C (parfois un peu plus si l'air est bien froid en altitude), et rarement d’une perturbation classique de plusieurs heures. Il
est important de retenir cela, car ça le distingue des granules de glace, dont
nous parlerons plus loin aussi.
La neige roulée
est un peu un abus de langage, car cette précipitation ne ressemble pas
vraiment à de la neige. En allemand, on parle de graupel (« grêle molle »), et ce terme est passé dans la
terminologie anglaise. Elle ressemble à des petites boulettes blanches et opaques
de 2 à 5 mm de diamètre, parfois difformes, qui tombent en rebondissant
légèrement, et qui sont friables quand on les pince entre les doigts. La neige
roulée est donc différente du grésil qui est pour rappel dur et plutôt
translucide. Comme le grésil, la neige roulée tombe lors d’averses, plus
rarement lors de perturbations de plusieurs heures, à des températures
généralement comprises entre 0 et 2°C. A quelques
occasions, on peut la voir tomber par température légèrement négative sur toute
la tranche de l’atmosphère, dans les fronts occlus notamment. Dans ce cas, c’est de l’eau surfondue (eau liquide
sous des températures négatives) qui gèle en rencontrant les flocons de neige.
Vient maintenant la neige
en grain. C’est le penchant gelé de la bruine, et ne tombe donc jamais au
cours d’averses. On peut donc la voir en début ou en fin de perturbation
modérée, dans une perturbation très faible, voire dans la grisaille ou le
brouillard givrant. Elle tombe donc toujours par température négative ou autour
de 0°C, parfois de manière très éparse. La neige en grains est constituée de
minuscules particules blanches et difformes tombant très lentement. Le diamètre
excède rarement le millimètre. Elle ne rebondit pas en atteignant le sol et
conduit rarement à une accumulation.
Enfin, les granules
de glace (EN : Ice pellets ou sleet selon les régions) se présentent
eux aussi sous la forme de petites particules tombant lors des perturbations,
jamais lors des averses. Ils sont en général transparents, rebondissent en
atteignant le sol dur, sont incassables quand on les pince entre les doigts et
peuvent être confondus avec le grésil, mais ce dernier tombe pour rappel lors
des averses. La formation des granules de glace répond en effet à une
structuration thermique bien particulière de l’atmosphère, assez proche de
celle que l’on retrouve à la base de la pluie verglaçante : de l’air froid
en altitude, du gel au sol et une couche d’air doux, à température positive,
entre les deux, généralement entre 1500 et 2500 mètres d’altitude. La
différence entre les granules de glace et la pluie verglaçante est liée aux
épaisseurs de la couche d’air froid près du sol et de la couche d’air plus doux
intermédiaire.
Le graphique ci-dessous explique cette différence. Il représente
la température de chaque mètre de l’atmosphère. Il est assez facile de
comprendre que pour la pluie, il faut de l’air à température positive sur les
premiers kilomètres de l’atmosphère, et pour la neige ferme (donc poudreuse ou
lourde) de l’air à température négative, éventuellement autour de 0°C près du
sol. Pour la pluie verglaçante, la couche d’air froid près du sol est assez
fine et les gouttes d’eau n’ont pas le temps de regeler. Pour les granules de
glace, c’est le cas, car la couche d’air froid près du sol est plus épaisse,
généralement plus d’un kilomètre : la pluie regèle AVANT d’atteindre le
sol. C’est pour cela qu’on les rencontre souvent dans les fronts chauds, où
l’air doux se répand en altitude avant le sol. Dès lors, lorsque vous
connaissez un front chaud neigeux et que vous voyez progressivement la neige
remplacée par les granules de glace, méfiez-vous : la pluie verglaçante
pourrait prendre le relais très prochainement.
Source des images: IRM et Google
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