lundi 4 janvier 2016

Evénements 2016

Cette page reprend les chroniques des événements météorologiques de nos régions se déroulant au cours de cette année 2016. Des liens vers des articles plus aboutis seront également disponibles pour les phénomènes les plus importants.

Janvier 

14 au 22 janvier - période froide avec épisode neigeux remarquable

Le 14 janvier, un front froid associé à une dépression sur la Mer du Nord traverse le pays en matinée et en début d'après-midi, et est suivi par une invasion d'air froid en altitude, ce qui explique la transition de la pluie vers la neige observée dans de nombreuses régions en-dehors du massif ardennais où la neige tombe seule. Les précipitations se trouvent sur le centre de la Belgique aux alentours de 8h00 et atteignent les frontières allemandes et luxembourgeoises peu avant midi. Il neige partout au sud du sillon Sambre-et-Meuse avec une accumulation temporaire observée dès 200 mètres et atteignant quelques centimètres maximum. Au-delà de 450 mètres, l'accumulation est plus importante et durable, comprise entre 5 et 10 cm, rendant les conditions parfois plus difficiles.

Orgeo (Bertrix) sous la neige ce 14 janvier (auteur: A. Henrion).

A noter que des précipitations hivernales sont également observées sur le sillon Sambre-et-Meuse ainsi que sur les plateaux hennuyers, brabançons et hesbignons. Localement, une petite pellicule se dépose, mais fond très vite dès l'arrêt des précipitations.

Le 15 janvier, l'hiver se rappelle au souvenir des Wallons de manière violente. Une dépression venant de mer du Nord coince un front occlus sur nos régions. Un épisode hivernal remarquable concerne surtout une grande partie est de la Wallonie où il tombe de 10 à 35 cm de neige. La Hesbaye, le Condroz, la Famenne, l'Ardenne et le pays d'Arlon sont particulièrement touchés. Les grands axes routiers de la Haute Belgique s'encombrent, piégeant des milliers d'automobilistes pendant plusieurs heures, et privant d'électricité une vingtaine de communes de Hesbaye et du Condroz. Voir notre DOSSIER SPÉCIAL.

Le lendemain 16 janvier, quelques averses de neige continuent de défiler, tandis que l'électricité n'est toujours pas rétablie dans la vingtaine de communes concernées. En soirée, un verglas généralisé se met en place sur une bonne moitié sud-est de la Belgique par gel de l'humidité présente sur les routes. Le 17 janvier est une belle journée d'hiver.

Lever de soleil sur l'Ardenne enneigée (webcam IRM de Wideumont).

La nuit du 17 au 18 janvier est glaciale: ciel dégagé et épaisse couche de neige favorisent un refroidissement brutal des basses couches de l'atmosphère. Les minimales relevées en fin de nuit du 18 sont parfois largement sous la barre des -10°C:

- 16,5°C à Elsenborn
- 12,1°C à Ernage (Gembloux)
- 10,7°C à Buzenol (Virton)
- 10,3°C à Saint-Hubert (-10,9°C la veille au soir)
- 10,2°C au Mont-Rigi

 Minimales du 18 janvier (source: Infoclimat)

La nuit du 18 au 19 janvier est également très froide, avec des températures minimales très basses en Haute Belgique et en Campine. Elsenborn améliore son score de la veille avec -17,2°C. On relève aussi -11,9°C au Mont-Rigi, -10,9°C à Saint-Hubert et -10,1°C à Kleine-Brogel.

Le 20 janvier, de l'air maritime moins froid envahit une bonne partie de la Belgique par le nord-ouest. Seule la Lorraine belge reste bien à l'abri, le massif ardennais faisant office de barrière. Le minimum de Buzenol descend à - 12,8°C.

Le 22 janvier, les conditions hivernales établies depuis plus d'une semaine prennent fin en soirée avec un épisode de pluies verglaçantes qui concerne essentiellement l'Ardenne, les Hautes Fagnes et la Lorraine belge. Le réseau routier secondaire est rendu très glissant, mais peu de dégâts sont à déplorer.

La douceur revient en force par après... Le 25 janvier, des records de températures maximales pour un mois de janvier sont battus: on atteint 15,4°C à Anvers et 16,6°C à Kleine-Brogel.

Février

Le 8 février, une tempête (nommée Ruzica par les Allemands) concerne les Iles britanniques. En Belgique, les rafales les plus fortes atteignent 108 km/h à Zeebruges et 101 km/h à Ostende. Elle est suivie le lendemain 9 février par la tempête Suzanna qui se creuse de la Bretagne aux Pays-Bas et qui donne des rafales jusqu'à 110 km/h dans les terres de la Vendée à la Lorraine française et de 130 à 145 km/h sur les côtes ouest-françaises. En Belgique, les plus fortes rafales concernent le sud-est et sont mesurées à 97 km/h au Mont-Rigi et 83 km/h à Humain. Cependant, les vents peuvent avoir été plus forts localement sous le front froid très orageux ayant concerné une région au sud d'une ligne Chimay - Liège. Sur le massif ardennais, il neige aussi au-devant du front chaud en matinée puis à l'arrière de la dépression en soirée avec une accumulation de plusieurs centimètres.

La tempête Suzanna vers midi trente. La dépression est alors sur l'ouest du Nord-Pas-de-Calais.

Activité électrique dans le front froid de Suzanna en début d'après-midi (impacts durant deux heures).

Les pluies abondantes (15 à 25 mm) apportées par Suzanna se superposent aux cumuls des jours précédents. Résultat, des cours d'eau du Hainaut et du Brabant wallon (Dendre, Senne...) sont en crue dès la fin d'après-midi. La Lesse sort également de son lit par endroits.

L'état du réseau hydrographique au soir du 9 février.

Le 23 février en fin de nuit ainsi qu'en matinée, il neige en provinces de Liège et de Luxembourg ainsi que plus localement en province de Namur. La neige tient au sol par endroits au-dessus de 200 mètres et de manière générale au-dessus de 300 mètres. L'accumulation dépasse parfois les 5 cm.

Harzé sous la neige au matin du 23 février (auteur: D. Gaillard).

Par la suite, un régime d'averses hivernales et de giboulées prend le relais sur tout le pays, et l'instabilité est suffisante pour mener à l'orage. Un de ces orages, assez actif, déverse des chutes de grésil significatives sur l'est du Hainaut en pleine heure de pointe du soir. Plusieurs accidents routiers sont à déplorer suite aux chaussées rendues subitement glissantes.

Impacts détectés le 23 février.

Giboulée liée au système orageux dans la région de Charleroi (auteur: H. Vicenzi).

Mars

Le 2 mars est une journée de giboulées accompagnées d'orages dans l'après-midi. La région de Charleroi est une nouvelle fois bien servie. De fortes rafales accompagnent ces averses: elles atteignent 70 à 90 km/h dans l'intérieur des terres et jusqu'à 120 km/h sur les côtes du Nord-Pas-de-Calais.

Impacts détectés entre 14h00 et 19h15 (source: blitzortung).

Après un régime de giboulées le 6, un épisode neigeux assez conséquent prend place le 7 mars sur la province de Luxembourg, le sud de la province de Namur et le nord du département des Ardennes. Il tombe parfois plus de 15 cm de neige sur le centre de l'Ardenne, 4 cm à Florennes et 1 à 2 cm sur le Condroz.

Le 28 mars, la dépression Jeanne traverse les Iles britanniques, creusée à 970 hPa. Elle provoque un épisode de tempête sur les côtes du nord de la France et du sud-est de l'Angleterre, où les rafales atteignent 120 à 150 km/h. En Belgique, on mesure 97 km/h à Zeebruges (mais 140 km/h en mer au large de La Panne) et à Zaventem, 94 km/h à Ernage (Gembloux) et 90 km/h à Bierset.

La tempête Jeanne en fin de matinée du 28 mars.

Le front froid de la dépression se déstabilise sur le sud-est de la Belgique et provoque des orages à l'intensité électrique significative.

Activité électrique entre 12h00 et 14h00 le 28 mars.

A l'arrière du front, une traîne très active se met en place, et de vigoureux orages concernent les départements du Nord et la Wallonie. Par endroits, notamment près de Maubeuge, des grêlons de belle taille (plusieurs centimètres) sont observés, témoignant de l'importance de la dynamique présente.

Activité électrique entre 16h40 et 18h40 le 28 mars.

Activité électrique sous un orage concernant Montigny-le-Tilleul en fin d'après-midi du 28 mars. Des grêlons de 1-1,5 cm sont observés à son passage. Auteur: Info Meteo

Avril

Le 12 avril dans l'après-midi, des orages assez actifs concernent les provinces de Luxembourg et de Liège, accompagnés localement de grêle. D'autres foyers concernent la Flandre occidentale. Dans cette dernière région, des tubas sont observés ça et là, l'un ou l'autre ayant pu mener à une tornade temporaire et locale de faible intensité. C'est toute cette période de mi-avril qui est orageuse en réalité. Le 15, de nouveaux orages parfois accompagnés de fortes pluies concernent le Hainaut et le Brabant wallon dans la soirée.

Après quelques belles journées, une descente polaire très froide pour la saison (-38°C à 500 hPa) atteint nos régions. Elle engendre toute une série d'averses hivernales entre le 24 et le 27 avril, perturbant notamment la course cycliste Liège-Bastogne-Liège puisque la neige accroche localement au sol l'après-midi de l'événement (24 avril), mais aussi dans la nuit du 25 au 26 de manière plus généralisée au massif ardennais cette fois. Les averses se poursuivent dans la journée du 26, enneigeant parfois temporairement des régions aussi basses que 200 mètres d'altitude, et l'accumulation atteint 15 cm au Mont-Rigi en fin de journée. Cette neige tardive est très remarquable. Le 27 avril, on dépasse les 20 cm d'accumulation en Hautes-Fagnes. Cette offensive et sa prévisibilité à long terme ont été analysées dans notre anthologie de la désinformation météorologique.

La région de Wideumont (Libramont) enneigée au matin du 26 avril.

Mai

Le long week-end de l'Ascension est pleinement estival. A partir du 4 mai, les températures montent pour culminer le dimanche 8 mai. Il fait jusqu'à 28,2°C à Gand ce jour. De nombreuses stations enregistrent des maximales supérieures à 25°C les 7 et 8 mai.

Coucher de soleil sur la vallée mosane à Seraing au soir du 4 mai (Auteur: Info Meteo).

11 mai - premier épisode orageux sérieux avec supercellule sur le Hainaut

Le 11 mai en fin d'après-midi prend place la première offensive orageuse sérieuse de l'année. Une occlusion remontant de France vient buter contre de l'air chaud et instable, faisant naître de nombreux orages multicellulaires. Un de ces orages, particulièrement intense, se déplace depuis Philippeville jusqu'au nord de Lille en donnant de très fortes précipitations - des inondations sont signalées à Binche et à Cour-sur-Heure notamment - et des chutes de grêle significatives, notamment sur la région de Walcourt où les grêlons atteignent 3 cm de diamètre. Cet orage a ainsi eu un comportement supercellulaire pendant ses cinq heures d'existence, des photographies attestant de la présence d'un mésocyclone.

La supercellule évoluant sur l'est du Hainaut en fin d'après-midi du 11 mai (Auteur: Jeroen Vanheers).

Les orages se sont ainsi répétés sur le Hainaut et l'ouest de la province de Namur, mais surtout sur le nord de la France. En début de soirée, l'activité électrique retombe progressivement.

La première image, à gauche, illustre la probable supercellule sur la région de Walcourt vers 16h20. A droite, la zone orageuse a évolué vers un couloir d'orages multicellulaires vers 18h00, mais la supercellule est toujours observable du côté de Mouscron et Tournai (Source: Belgocontrol).

Activité électrique sous un faible orage évoluant sur la Thudinie en début de soirée (Auteur: Info Meteo).

Activité électrique relevée entre 14h00 et 22h00. Les impacts les plus vieux sont en bleu et les plus récents en jaune (source: Lightningmaps).


12 mai - Nouveaux orages parfois intenses

En fin d'après-midi, un orage isolé très actif se forme aux Pays-Bas et dérive à travers la Campine jusque la région de Leuven. Enfin, en début de soirée, une petite zone de convergence se met en place sur les Limbourg néerlandais et belges, organisant un axe orageux se déplaçant lentement vers l'ouest-sud-ouest, jusque sur le nord de la Wallonie. L'activité électrique au sein de cet axe est par moments bien présente avec un éclair toutes les 5 à 10 secondes.

Séquence radar montrant l'orage campinois vers 19h30 et l'axe orageux aux alentours de 23h00.

Activité électrique relevée entre midi le 12 et minuit le 13. Les impacts les plus vieux sont en bleu et les plus récents en jaune (source: Lightningmaps).

Double coup de foudre sous l'axe orageux limbourgeois en fin de soirée (Auteur: Info Meteo).

Fin mai - début juin - longue période orageuse avec inondations. Des orages éclatent pratiquement tous les jours, dans des conditions parfois surprenantes, et donnant lieu à un énorme excédent pluviométrique. Voir dossier spécial: ICI.

Il est aussi possible de consulter le dossier de Belgorage.

Juin

Après quelques orages les jours précédents, du 5 au 7 juin, une puissante dégradation orageuse prend place sur nos régions et provoque à nouveau des inondations ainsi que des dégâts dus à la grêle. La journée du 7 est la plus orageuse, avec la constitution d'un axe pratiquement immobile à l'ouest et le centre du pays. A nouveau, des inondations en résultent.

Le 22 juin, à la fin d'une journée assez chaude, une supercellule traverse la Flandre occidentale. L'énorme cumulonimbus scintillant d'éclairs est visible depuis des lieux aussi éloignés que Liège.

23 juin - Chaleur et violents orages en soirée

Le 23 juin est le seul jour du mois où la température atteint ou dépasse les 30°C par endroits. Un flux d'air maritime tropical concerne nos régions tandis qu'un front ondule à l'ouest. Une ligne de convergence concerne la Belgique en soirée.

Une première dégradation orageuse sous forme d'un MCS atteint l'ouest de la Belgique en début de matinée, puis se décompose sur le centre du pays par assèchement de l'air. Sur le bord sud, de petites mais fortes cellules orageuses donnent de la belle grêle sur la région de Charleroi en fin de matinée.

En toute fin d'après-midi, quelques cellules orageuses se développent sur un axe Hainaut - Campine - l'une d'entre elles, assez active, cause des inondations à Bruxelles -, puis deux orages très actifs et à caractère supercellulaire gagnent le Hainaut avant d'évoluer en un orage multicellulaire très organisé sur le centre du pays. L'activité électrique est ininterrompue. De La Louvière à Jodoigne, la supercellule nordique, très violente, provoque d'énormes dégâts liés à des rafales descendantes (une tornade est suspectée dans le Brabant wallon). Des centaines d'arbres sont abattus, un hall omnisport est détruit à Jodoigne et des pylônes à haute tension sont tordus près de Pont-à-Celles. Le système résultant évacue le pays par le Limbourg en fin de soirée. A l'arrière, d'autres cellules plus petites en taille mais modérées à fortes continuent de sévir sur la Belgique toute la soirée et une partie de la nuit, certaines d'entre elles présentant à nouveau des caractéristiques supercellulaires.

Les deux supercellules gagnant le Hainaut en début de soirée. A l'arrière, on note déjà d'autres orages qui à leur tour entreront en Belgique par la suite (source: Infoclimat).

Activité kéraunique au soir du 23 juin (source: Blitzortung; montage Meteo Belgique).

De manière plus anecdotique, les petites cellules orageuses à l'arrière surviennent au coucher du soleil, donnant un crépuscule spectaculaire sur une grande partie centrale du pays.

 L'une des cellules à l'arrière des violents orages du début de soirée, au coucher du soleil. Vu depuis Montigny-le-Tilleul dans la région de Charleroi (auteur: Info Meteo).
  
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Les statistiques confirment un mois de juin particulièrement mauvais. Si les températures sont normales et proches de la moyenne, ce n'est pas le cas de l'ensoleillement, anormalement faible, mais surtout de la quantité de pluie tombée, exceptionnelle, qui établit par ailleurs un nouveau record pour le mois de juin. 

Juillet

Le 12 juillet, de l'air maritime polaire s'engouffre sur nos régions, apportant un temps particulièrement maussade. Quelques orages d'air froid sont observés en fin d'après-midi, notamment sur la Hesbaye.

Faible orage s'avançant sur la Hesbaye en fin d'après-midi du 12 juillet (auteur: Info Meteo).

La journée du 13 juillet, en plus d'être sombre et accompagnée de régulières averses (parfois orageuses), est très fraîche avec des températures maximales parfois sous 15°C. On relève ainsi 17,2°C à Uccle, 15,4°C à Florennes et 14,2°C à Saint-Hubert.

A partir du 17 juillet, le temps s'améliore nettement. Le 19 juillet, les températures maximales dépassent les 30°C en de nombreuses stations: 30,8°C à Uccle, 32,3°C à Gand, 31,4°C à Chièvres, 31,1°C à Gosselies, 31,3°C à Bierset, 32,0°C à Koksijde...

Le 20 juillet est également très chaud. Toutefois, une petite ligne de convergence traverse le pays dans l'après-midi et apporte une air maritime un peu moins chaud, limitant l'envolée des températures. Elle n'atteint que tardivement la Campine où le thermomètre a le temps de scorer à 36,0°C. Ailleurs, on note: 32,8°C à Gand, 31,9°C à Uccle, 32,2°C à Gosselies, 32,4°C à Ernage, 33,7°C à Bierset et 32,3°C à Buzenol.

En soirée, quelques averses parfois orageuses concernent les environs immédiats de la Lorraine belge.

Le parc météorologique de Dourbes grille sous un soleil de plomb ce 20 juillet 2016 (source: IRM).

Le 21 juillet, un orage assez actif se produit sur la province du Luxembourg en début de soirée. Il est suivi le lendemain 22 juillet par une série d'orages sur le massif ardennais en début d'après-midi, accompagnés de grêle. Plus tard, d'autres foyers stationnant dans un premier temps sur le nord-est de la France remontent et se constituent progressivement en MCS sur la Wallonie en soirée. Quelques noyaux sont particulièrement costauds et provoquent des inondations en Lorraine belge mais aussi dans le Borinage. C'est justement en Lorraine, notamment du côté de Virton, où les orages ont pris la tournure la plus violente. Ces orages ont été dictés par un flux d'air très humide et doux (23 à 24°C de température maximale) de nord à nord-ouest en surface, et un flux de sud en altitude.

Activité électrique sur le Condroz (région de Clavier) sous un noyau bien actif du MCS en soirée (auteur: S. Dumoulin).

La séquence suivante montre la progression des orages, heure par heure, de 21h00 à 1h00 le 23. Il est possible que le MCS ait fini par se constituer en MCV, système convectif de mésoéchelle contenant en son centre une dépression marquée par l'enroulement des précipitations côté français.

Formation et évolution du MCS en soirée du 22 juillet et en début de nuit suivante, de 21h00 à 1h00 (source: Météo France).

Les précipitations ont été localement très abondantes avec 50 mm de pluie à Florennes et 60 mm à Saint-Hubert et à Winenne (précipitations relevées entre 8h00 le 22 et 8h00 le 23).

Le 23 juillet dans l'après-midi, de nouveaux orages se développent dans le flux d'air humide de nord et concernent la Hesbaye et le Condroz. Un rail d'orages se constitue entre Diest et Gembloux et entraîne des inondations du côté de Jodoigne et de Orp-Jauche notamment. Il tombe 84 mm de pluie à Ransberg et 46 mm à Marilles.

Août

Le 10 août est une journée particulièrement froide en raison d'un flux polaire bien établi sur nos régions. La température maximale n'atteint que 15,1°C à Uccle et 12,2°C à Saint-Hubert. Le lendemain 11 août est une journée exceptionnellement froide pour la saison. A Uccle, il n'a plus fait si froid en deuxième décade d'août depuis 1912: la température maximale s'établit à 14,6°C. On mesure 14,7°C à Gosselies et 14,8°C à Bierset. Ce même jour, il ne fait que 0,5°C au petit matin à Elsenborn. Seul l'ouest de la Belgique, dans de l'air un peu plus doux, échappe à ce temps très froid pour la saison.

Températures maximales relevées dans la journée du 11 août 2016 (source: Infoclimat).

23 au 26 août - Chaleur tardive

Alors que l'été climatologique s'achemine vers un bilan normal et un mois d'août frais, la dernière décade est marquée par une vague de chaleur remarquable pour la saison. Ces conditions sont pilotées par un anticyclone sur l'Europe centrale qui dirige vers nos régions des courants continentaux très chauds.

Le 23 août voit les plus hautes températures être observées à la côte. On mesure ainsi 30,6°C à Koksijde. Cette "surchauffe" de la côte est liée à la présence d'un vent de sud-est qui empêche la brise de mer de s'établir. 

Le 24 août, ce sont à nouveau les régions côtières qui collectent les valeurs les plus élevées. Il fait ainsi 34,9°C à Koksijde, ce qui établit un nouveau record de température maximale absolue pour une dernière décade d'août. Ailleurs, on mesure 33,9°C à Gand, 32,8°C à Ernage, 32,7°C à Gosselies (record pour une dernière décade d'août pour cette station) et à Bierset, 32,2°C à Uccle et 31,9°C à Buzenol. 

Le 25 août, quelques records sont battus dans le sud et l'est de la Belgique en matière de température maximale absolue pour une dernière décade d'août. On note ainsi 35,3°C à Lille, 32,7°C à Gosselies, 32,5°C à Bierset et 33,0°C à Aubange. 

Le 26 août, la situation atmosphérique évolue. Un front atteint les côtes belges, mais est également précédé d'une ligne de convergence qui progresse depuis l'ouest jusqu'au centre du pays. A son arrière, la rotation des vents au nord-ouest fait entrer de l'air maritime qui empêche l'envolée des températures. Cette ligne de convergence, prenant les traits d'un pseudo-front froid, progresse jusqu'au sillon Sambre-et-Meuse. Ainsi, le sud-est du pays et surtout la Gaume ne sont pas atteints par les infiltrations maritimes, et restent dans l'air pleinement tropical. La carte ci-dessous montre la position du front froid sur les côtes et de la ligne de convergence/pseudo-front froid en travers du centre du pays.

Source: R. Vilmos sur Meteo Belgique.

On relève ainsi 31,1°C à Elsenborn (record), 33,0°C à Gouvy et 35,2°C à Aubange du côté chaud du pseudonfront, et 27,8°C à Uccle et 29,2°C à Beauvechain du côté "frais" de celui-ci. Des stations comme Bierset et Gosselies se retrouvent dans une situation intermédiaire, d'abord côté tropical puis côté maritime, avec 30,2°C pour ces deux lieux.

27 août - Journée caniculaire exceptionnelle et orages très électriques en soirée

Le 27 août est une journée exceptionnelle. L'air est à nouveau brûlant, avec une série de nouveaux records établis pour une dernière décade d'août: 34,9°C à Gosselies, 34,6°C à Bierset, 33,7°C à Dourbes et 35,2°C à Ernage. 

Même au niveau de la situation atmosphérique, l'évolution est remarquable. En matinée, une bonne partie du nord-ouest et du centre de la Belgique connait un temps relativement frais et humide, avec de la nébulosité en basse couche. Ces conditions sont l'oeuvre du pseudo-front froid de la veille qui a fini par progresser vers le sud-est en cours de nuit. Mais rapidement, une nouvelle pulsion d'air chaud en provenance du sud se met en place, et un nouveau front chaud particulièrement marqué se redessine sur nos régions. Il progresse en direction du nord et chasse l'air maritime devant lui. C'est ainsi que, malgré l'humidité et la fraîcheur de la matinée, le thermomètre finit par exploser lorsque l'air tropical atteint une à une les stations. Il n'atteindra cependant pas le nord de la Flandre où le thermomètre reste généralement sous 30°C.

Pourtant, l'arrivée de cet air très chaud fait d'autant plus grimper l'instabilité, qui atteint des valeurs très élevées pour la saison. Cependant, l'air, par ailleurs plutôt sec, reste calme, la dynamique n'étant pas suffisante pour initier des orages... dans un premier temps. En soirée, une petite anomalie basse de tropopause se présente par l'ouest. Couplée à une convergence en basses couches, elle initie des forçages qui mettent en joue l'énergie potentielle (jusqu'à 4000 J/kg d'air) présente sur un large sud-est de la Belgique. Après quelques averses faiblement orageuses sur l'ouest du Hainaut, un premier orage balaie le Pays d'Arlon en fin d'après-midi et début de soirée, provoquant quelques dégâts liés au vent. Plusieurs cellules naissent ensuite près de Florenville et se regroupent en un fort orage multicellulaire près de Libramont, avec à nouveau quelques dégâts liés au vent. L'ensemble file ensuite vers la province de Liège, avec la création d'un nouvel orage multicellulaire très électrique près de Durbuy et concernant la région de Liège en milieu de soirée en provoquant de gros dégâts à la végétation au sud de la ville (rafales descendantes) et des chutes de grêle.

A l'arrière, d'autres orages multicellulaires apparaissent en début de soirée sur le nord du département des Ardennes. Arrivés sur le sud-est de la province de Namur en milieu de soirée, ils explosent en une ligne d'orages à l'activité électrique extrêmement intense (éclairs ininterrompus et nombreuses chutes de foudre, plus de 200 décharges par minute) accompagnée de grêle et de puissantes bourrasques. 

Radar de précipitations à 22h10, avec le premier orage multicellulaire arrivant sur Liège et la ligne orageuse explosive sur la province de Namur (source: Kachelmann).
 
Les deux orages se démarquent à 22h30: le premier sur Liège et le second sur le Condroz (issue de la ligne). Le carré noir marque Havelange où se trouvait Info Meteo (source: Belgocontrol).

La ligne évolue ensuite en un orage multicellulaire plus compact qui passe alors sur Huy puis la Hesbaye liégeoise en conservant une forte activité électrique et des bourrasques qui portent des dégâts parfois conséquents à la végétation. En parallèle, on notera quelques orages plus faibles vers Malmedy et Arlon. Ces orages refroidiront considérablement l'air là où ils passent. A l'inverse, de nombreuses régions, bien qu'assistant de loin au brasier électrique qui s'était emparé du sud-est de la Belgique, passeront une nouvelle nuit étouffante.

 Activité électrique observée le 27 août (source: Lightningmaps).

Coup de foudre sous un fort orage multicellulaire à l'ouest de Liège, vu depuis Nandrin (auteur: Info Meteo).

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Le 28 août, la situation atmosphérique évolue rapidement. Le creusement d'une dépression en Mer du Nord met en mouvement le front froid à l'ouest de nos régions. Celui-ci traverse le pays en matinée, mettant fin aux fortes chaleurs car précédant l'arrivée d'air maritime. Beaucoup de stations ne dépassent pas les 25°C l'après-midi.

Le mois d'août, qui avait commencé avec un important déficit thermique, se termine finalement proche de la normale en raison de la chaleur observée durant la deuxième partie du mois.

Septembre

Le mois de septembre commence très bien avec de belles journées estivales et des températures supérieures aux normes de saison.

Nuages d'altitude au coucher du soleil le 6 septembre sur Seraing (auteur: Info Meteo).

Mi-septembre - Chaleur très tardive et exceptionnelle

Le 12 septembre est une première journée avec des températures maximales remarquables, même si ces dernières sont rares à franchir la barre des 30°C. On note ainsi:

31,4°C à Koersel
30,4°C à Kruishoutem (record pour une deuxième décade de septembre)
30,2°C à Kleine-Brogel et à Aubange
30,0°C à Angleur et à Hastière
27,6°C à Elsenborn (record pour une deuxième décade de septembre).

La nuit du 12 au 13 a été extraordinairement douce, avec des niveaux qui ne s'observent que rarement, même en plein milieu de l'été. On note deux records de températures minimales pour une deuxième décade de septembre (mesures depuis 33 ans): 20,4°C à Bierset et 18,8°C à Florennes.

Avec de telles minimales, il n'est pas difficile d'imaginer que les thermomètres flambent la journée du 13 sous un ciel peu nuageux à serein, établissant de nombreux records de maximales pour une deuxième décade de septembre. On note ainsi:

33,8°C à Kleine-Brogel
33,1°C à Koksijde (ampleur inédite pour la côte à cette période de l'année)
32,8°C à Angleur
32,2°C à Zaventem
31,6°C à Uccle, Ernage et Gosselies
31,5°C à Bierset
31,4°C à Buzenol
31,2°C à Aubange.

A nouveau, la nuit du 13 au 14 est extrêmement douce. Ainsi, le thermomètre ne descend pas en-dessous de 21,8°C à Bierset, ce qui en fait la nuit de septembre la plus douce depuis 1949! Avec 19,7°C, Spa établit un nouveau record de température minimale élevée pour un mois de septembre.

Sur le centre de la Belgique, on assiste à la formation d'une énorme inversion de température, avec la présence d'une couche d'air chaud à pratiquement 28°C à 300 mètres d'altitude, alors que le minimum à 2 mètres du sol y est de 18,4°C.

Explication du coup de chaleur donnée par Info Meteo le samedi 10 septembre (source du fond de carte: Meteociel).

L'après-midi du 14 septembre est un peu moins chaude que la veille. On relève ainsi, comme températures maximales:

32,2°C à Kleine-Brogel
31,1°C à Bierset
30,7°C à Ernage
30,5°C à Buzenol
30,2°C à Gosselies
30,0°C à Uccle.

Le 15 septembre met fin au coup de chaleur. Une ligne de convergence traverse rapidement le pays en cours de journée, amenant de l'air maritime derrière elle. Seule la Campine connait encore des températures élevées, avec encore 29,3°C à Kleine-Brogel avant que la convergence ne passe. Il s'en suit un front froid qui progresse en soirée sur la Wallonie. A son avant, en soirée, de forts orages organisés en MCS naissent sur un axe Maastricht - Aachen puis balaient la Campine avant de filer vers le centre des Pays-Bas. L'activité électrique est parfois intense pour un orage de septembre, avec des séquences d'un éclair toutes les 2 à 3 secondes par moments.

A noter que les trente derniers jours ont connu une moyenne de température exceptionnellement élevée, presque aussi importante que celle du milieu de l'été. Par ailleurs, le déficit pluviométrique entamé à la mi-août s'accentue, et certaines régions n'ayant vu que peu de précipitations commencent à connaître une sécheresse significative des terres superficielles.

Coup de foudre sous le système orageux concernant la Campine le soir du 15 septembre 2016 (auteur: Info Meteo).

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Septembre qui s'achève a été très anormalement chaud, avec un excédent thermique de +2,5°C. La quantité de pluie est à l'inverse très anormalement basse, accentuant le déficit pluviométrique et la sécheresse entamés à la mi-août. L'ensoleillement est par contre anormalement élevé.

Octobre

Le 1er octobre nous montre que la saison des orages n'est pas encore finie. Après quelques averses orageuses sur le centre de la Belgique, un front occlus lié à une petite dépression sur la mer du Nord initie une ligne d'orages modérés évoluant même temporairement en LEWP (ligne orageuse en vague) sur le Hainaut, le Brabant wallon et la région de Bruxelles en début de soirée. Le LEWP est habituellement une structure d'orages violents, ce qui ne fut pas réellement le cas ici compte tenu de la saison. La dynamique aura permis de donner naissance à cette structure, bien davantage que l'instabilité qui était plutôt médiocre à cette heure.

Le LEWP entre Bruxelles et le département des Ardennes à 19h45 le 1er octobre (source: Meteo Services).

Eclair internuageux au-dessus de Fontaine-l'Evêque au passage de l'orage du 1er octobre (auteur: Info Meteo).

Le 16 octobre est une très belle et douce journée d'automne. En soirée, un front froid arrivant de l'ouest initie une série d'orages sur le nord de la France et l'ouest de la Belgique. Par endroits, les précipitations sont importantes.

Novembre

La nuit du 19 au 20 novembre, la tempête Nannette/Angus (nom allemand/nom anglais) s'engouffre dans la Manche après s'être creusée sur le Proche Atlantique. Les rafales atteignent 140 à 170 km/h sur les côtes bretonnes et normandes. Le 20 novembre, la tempête concerne la Belgique, le nord de la France et les Pays-Bas. On relève 115 km/h à Zeebruges, 105 km/h à Stabroek, 97 km/h à Chièvres, 94 km/h à Zaventem et 90 km/h à Gosselies. Sur les côtes du Pas-de-Calais, les rafales sont très violentes, avec 155 km/h à Boulogne et 163 km/h au Cap Gris-Nez.

La tempête Nannette/Angus le 20 novembre à 10h00 au-dessus de la mer du Nord (source: Eumetsat).

La fin novembre est hivernale, avec les premières gelées modérées. Le 30 novembre au matin, il fait -10,8°C à Elsenborn.

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